La corruption est endémique dans toutes les sphères du gouvernement et des institutions en Afrique du Sud, a révélé mercredi la Commission de la Fonction publique.

«La corruption est devenue endémique dans trois sphères du gouvernement sud-africain et s'est infiltrée dans toutes les institutions du pays», a déclaré la Commissaire Anele Gxoyiya lors d'une conférence de presse, notant que cela sape la démocratie et la confiance du public dans l’exécutif et a un impact négatif sur les services de l'État, ainsi que sur le développement communautaire et social.

Elle se fait l’écho des conclusions de la Commission judiciaire d’enquête sur la capture de l'État, dite Commission Zondo, et la corruption institutionnalisée dans le secteur public.

"L'un des principaux problèmes est la délivrance d'instructions illégales par les autorités exécutives et certains cadres supérieurs occupant des postes influents au sein du gouvernement", relève-t-on.

Le rapport souligne que «lorsque le président Cyril Ramaphosa a témoigné devant la Commission Zondo en août 2021, l'un des aveux qu'il a faits était que de nombreux fonctionnaires compétents et hautement qualifiés avaient quitté la Fonction publique ou avaient été mis à l'écart s'ils refusaient d'exécuter certaines instructions illégales».

Le rapport confirme ce que la plupart des Sud-africains savent déjà : la corruption et le gaspillage se propagent dans toutes institutions publiques du pays.

Le directeur général adjoint du Trésor national, Ismail Mamoniat, a récemment déclaré que la corruption en Afrique du Sud est tellement ancrée au sein du gouvernement que les budgets sont souvent pillés avant d'être dépensés pour la prestation de services.

Plusieurs partis de l’opposition ont jugé «très insuffisantes» les mesures annoncées par le gouvernement pour éradiquer la pourriture des institutions de l'État et mettre en œuvre les recommandations de la Commission judiciaire d’enquête sur la capture de l’Etat tendant à lutter contre le fléau de la corruption généralisée.

Le rapport de la Commission révèle que la corruption était devenue systémique dans toutes les administrations de l'Etat et impliquait de hauts responsables du Congrès National Africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud, dont l’ex-président Jacob Zuma.