Apprendre aux étrangers les codes et le double sens des phrases prononcées à Abidjan est devenu un business lucratif pour certains locaux…

Le Nouchi est un petit mot plein de potentiel dans la capitale ivoirienne. Un genre de sésame qui va favoriser l’intégration de ceux qui le comprennent et la mise à l’écart des autres.  Il englobe tout : langage corporel, second degré, expressions cachées et étiquette populaire.

Ceux qui ne le maîtrisent pas à Abidjan sont à la merci d’une forme de sélection naturelle ou plutôt sociale. Il s’agit en gros de savoir quand refuser une invitation pourtant adressée avec le sourire, à quel moment votre rendez-vous arrivera, ce qu’il a voulu dire par « je suis en route… je suis tout près… j’arrive » ou encore de quelle manière se comporter avec les natifs du pays.

Des informations assez précieuses pour des expatriés devant séjourner sur place. Conscients de leur skills, des abidjanais dispensent désormais des cours moyennant 5000F CFA de l’heure soit un peu moins de 8 euros. Une somme assez rondelette là-bas.

Parmi leurs clients les plus assidus, des français fraichement débarqués et encouragés par leurs institutions à décrypter ces subtilités, mais aussi des américains et des anglais. Devenu un puissant hub économique, la Côte d’Ivoire accueille chaque année une foule de coopérants et autres investisseurs, dont la réussite dépend aussi de ces connaissances informelles…