Envoyées pour y être revendues, des tonnes de vêtements usés en provenance de Grande-Bretagne finissent empilées sur des sites naturels, causant d’énormes dommages environnementaux.

 

Sur la plage de Korle-Gonno à Accra, le spectacle est affligeant. Des montagnes de vieux vêtements gâchent le paysage. Pour déblayer la voie, certaines personnes finissent par les enterrer avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur la faune et la flore. Derrière cette catastrophe visuelle et écologique, un marché qui ne sert plus vraiment les intérêts des locaux.

Ces habits usagers ont été achetés au Royaume-Uni pour revente. Ils sont en général tellement défectueux que les marchands n’arrivent plus à les fourguer. Endettés et encombrés par les quantités de textiles, ils n’ont d’autres choix que de les jeter ou pire de les brûler. Un autre fléau qui vient s’ajouter à ceux auxquels le pays doit déjà faire face.

Les débordements observés sont liés au manque de contrôle de la part des autorités. Les lots arrivent par bateaux et les concernés s’en accommodent comme ils le peuvent. Interrogé, le Directeur de la gestion des déchets à Accra, a à plusieurs reprises sonné l’alarme. « C’est le problème dont personne ne parle, mais qu’il va pourtant falloir solutionner ».

Chaque année le Royaume-Uni exporte pour 390 millions de dollars d’habits d’occasion vers des pays comme le Ghana ou le Nigeria. Lourde empreinte carbone, amoncellement des déchets, formation de bactéries sur les sites où ils sont jetés, paupérisation des revendeurs (…) les effets sont désastreux et la régulation absente.

Interpellé par des ONG en 2019, le gouvernement britannique s’était alors refusé à tout changement de procédures avant 2025, laissant ses « acheteurs » faire face au problème seuls.  Une attitude jugée désolante par les activistes, mais contre laquelle aucun recours n’a encore pu être exercé.