L’information est tombée ce 10 mars depuis Séoul où le danseur prodige de 23 ans se produisait avec le brio qu’on lui connaît. Une nomination historique et c’est peu de le dire…

C’est à l’âge de 4 ans que ce Franco-Sénégalais, natif de Paris, débute son histoire d’amour avec la danse. Contemporaine d’abord, classique après. Entré à 12 ans à l’Ecole de l’Opéra de Paris, Guillaume Diop, pourtant brillant s’y sent isolé. Seul enfant métis (toutes générations confondues), il a du mal à se projeter.

Désireux de tenter sa chance ailleurs, il se rend à New York quatre années plus tard, en vue d’effectuer un stage au Alvin Ailey American Dance Theater. Sur place, il découvre un autre univers, plus ouvert celui-là et surtout beaucoup plus coloré. Le jeune adolescent prend enfin son espace et comprend ce qu’il veut vraiment : Briser les barrières et s’imposer en tant que danseur classique chez lui. De retour à Paris, il devient membre du corps de ballet de l’Opéra national et enchaine les premiers rôles. Engagé en faveur d’une meilleure représentation des minorités raciales au sein de la structure, Guillaume Diop a participé à une campagne en interne à cet effet.

Ce 10 mars, son souhait s’est réalisé. Nommé par José Martinez, le nouveau Directeur de l’institution, le jeune homme s’est montré à la fois surpris et ému. « Je ne m’y attendais pas du tout ». Reconnu et acclamé pour ses performances, Guillaume Diop devient ainsi le premier danseur étoile noir de cet opéra créé il y a exactement 354 ans. Tenant à repositionner les choses, José Martinez a affirmé au Figaro que ce titre ne lui avait pas été donné en raison de sa couleur de peau, mais bel et bien de son talent. « Je l’ai nommé sur ses qualités artistiques, son charisme et sur ses possibilités d’évolution que j’ai mesurées de près ». Rendons à César…