Entrepreneur versé sur l’écologie, Babacar Thiaw a ouvert un restaurant zéro déchet en bord de mer. Le concept commence à trouver son chemin dans les esprits.

Accueilli de manière mitigée au début, le restaurant du jeune homme séduit à présent par sa carte et son impact positif sur l’environnement. Baptisé Copacabana surf village, l’établissement est devenu l’adresse écolo et branchouille du Virage, une plage très fréquentée des dakarois. Pourtant ce projet innovant et durable a bien failli ne pas voir le jour. Moqué il y a quelques mois encore pour son idée jugée « trop éloignée des réalités locales », Babacar Thiaw a été accusé de s’intéresser « à des problèmes d’occidentaux ». Persuadé qu’il tenait le bon bout, il a quand même investi dans un local, une décoration sympathique et des procédures garanties sans déchets.

Hormis des recettes et des jus strictement réalisés avec des produits de saison, l’endroit exclut tout usage de bouteilles, pailles en plastique ou capsules de café. « Un restaurant utilise en moyenne 6240 conteneurs en plastique jetable par an. Il est important de se demander où finissent ces objets. La réponse est simple : dans la mer et c’est terrible pour l’écosystème » s’est exprimé le propriétaire des lieux au micro de Brut Côte d’Ivoire.

Chez Babacar Thiaw, l’eau est servie dans des bouteilles en verre, qui sont ensuite renvoyées à l'usine de fabrication en échange d'une consigne, les matériaux sont aussi issus du recyclage. Approuvée par l’association zéro déchet, l’initiative a raisonné dans les bureaux de la mairie, de certains partis politiques et en milieu universitaire.

Motivé, l’entrepreneur est plus décidé que jamais à poursuivre son chemin. « C’est le seul endroit du genre dans tout le pays, j’aimerais que d’autres localités s’y mettent. Ce n’est que comme ça que nous allons changer les choses. Personne ne le fera à notre place ». Chaleureux et dans l’air du temps, le Copacabana a désormais son public et celui-ci grossit grâce au bouche-à-oreille.

« Quelques-uns diront que c’est un effet de mode, moi je dis que c’est l’avenir. Je ne gagne rien là-dedans, si ce n’est que cette mer que j’affectionne pourra être sauvée si nous nous serrons les coudes».