Près de 1,6 million de tunisiens travaillent dans le secteur informel, soit 44,8% du total de la population active occupée en Tunisie au quatrième trimestre de l'année 2019, selon une étude publiée par l’Institut Tunisien des Etudes Stratégiques (ITES).

"La productivité du secteur formel n’est que le double de celle du secteur informel", précise la même source, notant que ces chiffres montrent l’ampleur du secteur informel en termes d’emplois alors qu’il ne représente que 27,4% du PIB.

Environ 81% de l'emploi informel est exercé par ldes hommes, alors que 19% est pratiqué par des femmes, fait-elle remarquer, ajoutant que le travail informel est exercé par des personnes âgées de 15 ans et plus, dont des salariés qui ne bénéficient, ni de couverture sociale et sanitaire, ni de congé annuel ou de maladie payés, et ceux travaillant à leur propre compte.

La dominance de l'emploi informel masculin (49,5%) est expliquée, selon cette étude, par la faiblesse des investissements au cours de la dernière décennie qui "a déplacé l'emploi du secteur structuré vers les emplois personnels informels".

En 2019, l’Etat tunisien a enregistré un manque à gagner fiscal non payé par le secteur informel de 5,45 milliards de dinars (1 euro = 3,3 dinars), compte tenu de de l’estimation de la valeur ajoutée et des revenus générés par le secteur informel, relève l’ITES.

Et de souligner que la faible différence de productivité inattendue, montre que le secteur informel ne doit pas être négligé en termes de contribution à l’économie et en tant que vecteur de collecte d’impôt.

Avec une telle productivité, le revenu du secteur informel est relativement élevé et doit contribuer à l’assiette fiscale, fait valoir l’étude.

Selon une étude réalisée par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l’Organisation Internationale du Travail (OIT), la part du secteur informel non agricole dans le PIB non agricole en Tunisie est de 28,5% en 2020.

Ce taux se situe à un niveau plus élevé lorsqu’il s’agit de toutes les activités informelles incluant le secteur agricole avec une part du secteur informel dans le PIB aux alentours de 35,2% en 2020.