Par Haitham Touil

Célébrée annuellement le 20 juin, la Journée mondiale des Réfugiés est un appel à la compréhension et à l'empathie les personnes déracinées, soulignant leur persévérance et leur courage face à l'exode forcé qu'ils subissent. 

Définis par la Convention de Genève de 1951, les réfugiés désignent toutes personnes ayant fui leur pays, empreints d'une appréhension légitime quant à la persécution dont ils pourraient faire l'objet en raison de leur race, de leur religion, de leur nationalité, de leur appartenance à un groupe social particulier ou de leurs convictions politiques.

Dans ce contexte troublé par des tensions grandissantes en Afrique, le Maroc, en raison de sa stabilité politique, a connu une transition remarquable, passant du rôle de pays de départ et de transit à celui d’accueil pour un nombre croissant de migrants et de réfugiés.

D'après les données du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), le pays compte, à la fin du mois de mars 2023, 19.253 réfugiés et demandeurs d'asile, une progression par rapport aux 18.877 recensés le mois précédent. Parmi ces réfugiés, les Syriens constituent la majorité, avec un total de 5.612 individus, tandis que la République centrafricaine en compte 1.191. Les demandes d'asile, quant à elles, proviennent essentiellement de la Guinée, avec plus de 2.000 requérants.

Le statut et le séjour de ces réfugiés sont régis par une pluralité de textes législatifs. Le Maroc a, de surcroît, ratifié la Convention de 1951 et son protocole additionnel de 1967. Il se positionne en tête des pays arabes ayant adopté une législation sur l'asile à savoir le dahir n° 1- 57-271 du 26 août 1957, ainsi que le décret n° 2-57-1256 du 29 août 1957, fixant les modalités d'application de la Convention, preuve de cet engagement résolu envers les questions de migrations.

La volonté du Maroc de favoriser l'intégration sociale des réfugiés se manifeste de plusieurs manières. Parmi les réalisations majeures dans ce domaine figure l'instauration, en 2013, de la Stratégie Nationale d'Immigration et d'Asile (SNIA), qui s'inscrit dans les orientations royales énoncées par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Cette politique, conforme aux obligations internationales du Royaume et fondée sur les principes des droits de l'Homme, a permis de régulariser, selon les rapports de la SNIA, près de 50.000 migrants en situation irrégulière, originaires principalement d'Afrique subsaharienne.

Selon Reybet-Degat, le représentant du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés au Maroc, cette stratégie courageuse, avant-gardiste, inclusive, témoigne d'une politique nationale visionnaire en matière d'immigration et d'asile.

Sans oublier que lors de la pandémie de COVID, les réfugiés ont été pleinement intégrés aux dispositifs de veille, de riposte, de vaccination, ainsi qu'aux campagnes de sensibilisation et d'information, se voyant accorder les mêmes droits que les autres citoyens.

La volonté résolue du Maroc de garantir l'accès des migrants au système de santé s'incarne également dans le Plan stratégique national santé et immigration 2021-2025, qui ambitionne de promouvoir activement la santé et les soins médicaux pour les migrants et les réfugiés les plus vulnérables.

Haitham Touil est étudiant en relations internationales à l'UM6P