Par Yasser M. Dhouib
Au milieu du paysage turbulent de l'Afrique du Nord, le Maroc se distingue comme une oasis de stabilité. Alors que les pays voisins sont aux prises avec des bouleversements politiques et des crises économiques, le Maroc a orienté ses efforts vers la culture d'une image positive sur la scène internationale. Avec un engagement envers la croissance économique, le pays a présenté ses industries florissantes, attirant des investissements et favorisant un environnement propice aux affaires.
Le Maroc a également démontré sa résilience en se remettant des revers économiques. Malgré l'impact mondial du COVID-19 en 2020, le pays a connu un taux de croissance annuel du PIB de 7,9 %, le positionnant comme le deuxième pays le plus performant d'Afrique du Nord.
La Banque mondiale prévoit que la croissance économique du Maroc atteindra 3,1 % en 2023, malgré les impacts économiques de la grave sécheresse et de l'inflation connus en 2022. De plus, le Maroc a été classé comme le premier pays africain dans l'indice de qualité de vie pour 2023, avec des scores élevés en matière de qualité du marché du travail, de stabilité politique et économique.
Le Maroc a été classé comme le premier pays africain dans l'indice de qualité de vie pour 2023
La croissance économique du Maroc est tirée par de multiples industries, le tourisme jouant un rôle central dans sa reprise. En 2022, une augmentation de l'intérêt mondial pour le pays a contribué à une augmentation du tourisme qui a atteint 10,9 millions, contre 3,7 millions l'année précédente. Les visiteurs sont captivés par le patrimoine culturel du Maroc, ses diverses traditions, sa scène artistique dynamique, sa cuisine renommée et ses paysages naturels à couper le souffle.
En particulier avec l'essor du tourisme sportif, le Maroc a acquis une reconnaissance mondiale accrue en tant que première équipe arabe et africaine à se qualifier pour les demi-finales de la Coupe du monde de football 2022. Fort de cette réussite, le Maroc vise à cultiver davantage ses relations diplomatiques en poursuivant activement une candidature pour co-organiser la Coupe du monde 2030.
Pour le Maroc, le Canada se présente comme un pays qui offre des avantages économiques considérables en tant que partenaire. L'histoire des relations bilatérales entre le Canada et le Maroc remonte à 1956, les deux nations partageant les valeurs fondamentales de la démocratie, des droits de la personne et de l'égalité des sexes, jetant ainsi des bases solides pour la collaboration.
Pour le Maroc, le Canada se présente comme un pays qui offre des avantages économiques considérables en tant que partenaire
Pour le Canada, le Maroc joue un rôle vital dans l'avancement des objectifs de politique étrangère du Canada en Afrique en tant que pays positionné comme une porte d'entrée vers les régions du Maghreb et du Sahel. En effet, les politiques favorables aux entreprises et la situation géographique stratégique du pays en font une perspective attrayante pour les investisseurs canadiens.
Le Maroc est le quatrième partenaire commercial du Canada en Afrique en 2021. La valeur du commerce bilatéral de marchandises était de 1,14 milliard de dollars en 2021, soit une augmentation de 14,1 % par rapport à l'année précédente.
De plus, le service des délégués commerciaux désigne l'aérospatiale, l'exploitation minière, l'éducation, les technologies propres, l'agriculture et les aliments transformés au Maroc comme des secteurs à potentiel pour les entreprises canadiennes.
Le Maroc est le quatrième partenaire commercial du Canada en Afrique en 2021
Récemment, la Banque mondiale a approuvé un troisième financement de la politique de développement pour faire progresser l'inclusion financière, l'entrepreneuriat numérique et l'accès aux infrastructures numériques au Maroc. Ces domaines d'intérêt s'alignent étroitement sur l'expertise du Canada qui y trouve de nouvelles opportunités prometteuses.
Alors que les échanges économiques entre les deux nations continuent d'augmenter, le Maroc apparaît comme un allié commercial favorable pour le Canada en raison de facteurs de compatibilité culturelle. Premièrement, les deux pays partagent un lien important avec la diaspora, avec environ 104.000 à 300.000 Marocains vivant au Canada. Ce lien culturel partagé et la présence d'une communauté marocaine dynamique au Canada créent une base solide pour l'établissement de relations bilatérales.
Deuxièmement, le Canada et le Maroc adoptent tous deux le Français comme langue officielle, ce qui ouvre des portes à la collaboration au sein d'organisations internationales telles que l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
Le Maroc apparaît comme un allié commercial favorable pour le Canada en raison de facteurs de compatibilité culturelle
Avec de nombreuses opportunités à l'horizon pour le Canada et le Maroc, la réalisation de leur plein potentiel dépend d'une étape cruciale : la signature d'un accord de libre-échange (ALE). Bien qu'il soit engagé dans des négociations depuis 2011, aucun accord de libre-échange n'a été conclu. Un ALE servirait de catalyseur pour approfondir les liens économiques, éliminer les barrières commerciales et favoriser un environnement propice à l'accroissement du commerce et des investissements. Le Canada et le Maroc pourraient alors débloquer de nouvelles voies de croissance, élargir l'accès aux marchés pour les entreprises et favoriser l'innovation et la collaboration entre les différents secteurs.
Alors que les deux pays naviguent dans un paysage économique mondial en évolution rapide, la signature d'un ALE promet de propulser les relations canado-marocaines vers de nouveaux sommets et d'assurer un avenir prospère fondé sur une prospérité partagée, des avantages mutuels et une croissance économique soutenue.
La signature d'un ALE promet de propulser les relations canado-marocaines vers de nouveaux sommets
Le Maroc servant de porte d'entrée aux vastes possibilités de l'Afrique, le Canada doit faire de la région une priorité absolue. En tant que point d'entrée stable et stratégique, le Maroc offre un accès important à un continent au potentiel inexploité.
* Yasser M. Dhouib est membre du groupe de réflexion Mackenzie-Papineau. Il est consultant pour le commerce extérieur canadien dans la région du Golfe et en Afrique du Nord, et est directeur exécutif du Forum des affaires canado-qatari (CQBF).