Le groupe français minier Orano suit "heure par heure" la situation de ses mines au Niger au lendemain d'un coup d'État militaire, a indiqué jeudi l'entreprise à l'AFP, assurant que ses activités "se poursuivent" sans difficulté.

"Depuis hier (mercredi), on est toujours en lien avec les autorités locales sur place pour suivre l'évolution de la situation (...) On regarde la situation au jour le jour et heure par heure", a expliqué une porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Orano (ex-Areva), spécialisée dans le cycle du combustible nucléaire, exploitait depuis 50 ans deux mines d'uranium dans le nord du Niger, la Somaïr (Société des mines de l'Aïr) et la Compagnie des mines d'Akokan (Cominak): cette dernière a fermé en 2021, mais fait l'objet d'un vaste projet de réaménagement.

La sécurité des sites d'Orano, assurée par des gardes privés, "a été renforcée", en lien avec les "forces de sécurité intérieures", selon cette source. "Pour assurer en premier lieu la sécurité de ses collaborateurs", le groupe a activé une "cellule de crise", a-t-il indiqué, précisant qu'il s'agit d'un "process habituel" dans ce type d'événement.

Orano emploie 900 salariés au Niger, essentiellement des personnels locaux, répartis entre Niamey et Arlit. Ces deux sites accueillent "une petite dizaine d'expatriés et de missionnaires en permanence".

Le sujet d'une éventuelle évacuation "ne s'est pas posé pour le moment" pour ces salariés expatriés, qui "sont toujours sur place", a ajouté la direction.

Mercredi soir, des militaires putchistes ont annoncé à la télévision nationale avoir renversé le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum, au pouvoir depuis 2021.

Dans cette allocution, le colonel-major Amadou Abdramane a annoncé la suspension des institutions et la fermeture des frontières du pays, justifiant le coup d'État par "la dégradation continue de la situation sécuritaire" au Niger.

En vertu d'un accord entre le groupe et le gouvernement nigérien en mai, la Somaïr va poursuivre ses activités jusqu'en 2040.

Orano mène en outre des études en vue d'exploiter le site d'Imouraren, l'un des plus grands gisements d'uranium au monde, également dans le nord du Niger, dont les réserves ont été estimées à environ 200.000 tonnes.

Le Niger est l'un des derniers alliés des pays occidentaux dans une région du Sahel ravagée par la violence jihadiste.