L’épicentre du cinéma africain expérimente une baisse de production depuis plus d’un an maintenant. Les réalisateurs nigérians se décourageraient-ils ?

541 films produits au premier trimestre 2022 contre 280 au premier trimestre 2023. Les mois suivants n’ont guère été meilleurs. Réputé pour ses cinéastes prolifiques, Nollywood fait grise depuis maintenant plus d’une année avec une décroissance de 48.2%. Des chiffres qui rendent compte d’une véritable crise dans l’industrie du cinéma local.

La situation s’explique par différentes raisons. La première n’est autre que la frilosité des institutions financières lorsqu’elles sont sollicitées pour des crédits. Beaucoup de cinéastes ont dû renoncer à leurs projets fautes de moyens pour les concrétiser.

Si elles ont la chance de voir le jour, ces réalisations n’atteignent pas des recettes dignes de ce nom en salles ou peinent à être rémunérées correctement sur des plateformes comme Netflix. Ce dernier se réserve le droit d’attribuer un prix pour chaque œuvre et les films nigérians sont souvent mal lotis faute de cahiers des charges alignés sur l’international.

Sous payés les réalisateurs et leurs équipes n'arrivent pas à retomber sur leurs pieds et c’est d’autant plus dur que la piraterie cinématographique fait rage sur place. Un rapport de la Banque mondiale a indiqué que seul un film sur 10 était vendu légalement dans les différentes villes du pays. Dans l’impossibilité d’assurer une protection efficace de leurs droits de propriété, les cinéastes préfèrent se reconvertir et céder la place aux producteurs de téléréalité. Triste…