Née il y a deux ans dans les quartiers de Soweto, la brigade Dudula a pour objectif de bouter les migrants hors d’Afrique du Sud. Prenant de l’ampleur le mouvement n’exclut aucune méthode…

 

Cultivant la haine des immigrés au sein des masses, Dudula qui signifie « Forcer à la sortie » en Zulu, ne lésine pas sur les moyens de pression. Le leitmotiv de ses membres ? Débarrasser le pays des ressortissants nigérians, zimbabwéens, éthiopiens, somaliens et bangladeshis. Accusées de corrompre la jeunesse, d’accentuer l’insécurité et de vendre de la drogue, ces communautés font régulièrement l’objet de raids violents de la part de la brigade.

Délogeant les gens, saccageant les commerces des uns et des autres, l’alliance ne cache pas son hostilité et lance parfois des rumeurs pour alimenter la vindicte populaire.  Ce sont ces dernières qui maintiennent les soldats de Dudula au taquet. Parmi eux des femmes, tout aussi impitoyables. Derrière leur dureté, les séquelles de traumatismes suite à l’agression ou la mort d’un proche.

L’amalgame est fortement ancré dans les esprits. Ces nationalités sont pour beaucoup assimilées au chaos. Peu importe que certains aient été naturalisés ou qu’ils exercent d’honnêtes activités. Lorsque la brigade est en marche, tous savent comment les opérations vont se terminer.

La paupérisation rampante n’a pas arrangé les choses et a logiquement fait retomber la faute sur « ces indésirables ».  Violences gratuites, insultes xénophobes, tout y passe et même si l’Etat tend à vouloir aplanir la situation, les membres du mouvement ne mâchent pas leurs mots. Aujourd’hui on recenserait des antennes de Dudula un peu partout dans l’Etat. Est-ce le signe d’une nouvelle ère au pays de Mandela ?