Les travaux de la 3ème édition de l'Africa Financial Industry Summit (AFIS), une plateforme stratégique de dialogue public-privé visant à transformer le paysage financier africain, se sont ouverts, mercredi à Lomé, avec la participation de plus de 1000 leaders de l’industrie financière, banquiers, assureurs, fintechs, opérateurs de marchés de capitaux et de décideurs politiques et régulateurs venus de 55 pays dont le Maroc.

Des entreprises et des banques marocaines, notamment Attijariwafa bank, Crédit du Maroc et Bank of Africa participent à cette édition du sommet de l'Industrie Financière Africaine, tenue sous le thème: "Construire une industrie financière africaine de classe mondiale: une opportunité à 1 500 milliards de dollars".

La cérémonie d'ouverture de ce sommet a été présidée par le président de la République du Togo, Faure Essozimna Gnassingbé, en présence du Premier ministre togolais, Victoire Tomegah Dogbé, de plusieurs ministres africains, ainsi que de gouverneurs de banques et de représentants d'institution financières.

Organisée par le groupe Jeune Afrique Media, en partenariat avec la Société financière internationale (SFI), entité du Groupe de la Banque mondiale consacrée au secteur privé et la République du Togo, l'AFIS a pour objectif de construire une industrie financière robuste au service de l’économie réelle et du développement durable.

S’exprimant à cette occasion, la Directrice de l’AFIS, Ramatoulaye Goudiaby, a souligné que cet événement entend répondre à des enjeux cruciaux pour l’industrie financière africaine, en contribuant au développement d’un secteur financier africain de classe mondiale et en plaçant l’industrie des services financiers au cœur de la réussite du projet de la Zlecaf.

Il vise également à doper l’inclusion financière et assurer un financement durable des économies, et donner une voix à l’industrie financière africaine dans les débats sur la régulation internationale, a-t-elle ajouté.

"Ces enjeux sont d’autant plus importants dans cet environnement macroéconomique difficile, marqué par une inflation persistante, les problématiques de liquidité, de financement des PMEs et de refinancement", a dit la Directrice de l’AFIS.

Elle a, à cet égard, noté que pour construire une industrie financière africaine de classe mondiale et saisir cette opportunité estimée à 1500 millions de dollars, il est nécessaire de continuer à mobiliser les ressources locales, d’approfondir les marchés de capitaux, de tirer parti des innovations technologiques, et d’augmenter les niveaux de pénétration financière et de réfléchir à des solutions qui "mèneront non seulement vers la transition mais surtout vers la disruption à laquelle nous aspirons tous".

Pour sa part, le vice-président de la SFI pour l’Afrique, Sérgio Pimenta, a indiqué que face aux défis auxquels l’Afrique est confrontée, notamment la crise mondiale du crédit, les taux d’intérêt historiquement élevés, le ralentissement des financements internationaux, les effets persistants de COVID-19, l’inflation galopante et l’impact croissant du changement climatique, il est impératif de tout mettre en œuvre pour favoriser une croissance économique durable, inclusive et verte en Afrique.

"Si les défis sont nombreux, les opportunités sont toutes aussi nombreuses. L'industrie financière a un rôle primordial à jouer pour aider ce continent à saisir ces opportunités", a estimé M. Pimenta.

"Le secteur financier a un rôle essentiel à jouer dans le déploiement de ce modèle. Il s’agit d’accompagner l’émergence d’une Afrique plus inclusive et plus connectée, d’assurer la sécurité alimentaire de la région, d’améliorer l’accès au logement et d’assurer la transition énergétique du continent", a-t-il insisté.

Au programme de cette édition de deux jours, plus de 30 sessions qui couvrent les principales tendances du secteur financier, le marché commun et les réglementations, les perspectives des banques commerciales, les marchés des capitaux et le financement des entreprises, la durabilité, l'expansion de l'assurance ainsi que les services financiers numériques et la fintech.

Des échanges approfondis auront lieu autour d'une multitude de thèmes, tels que la gestion des risques liés aux fluctuations monétaires, la tokenisation des actifs africains, les réformes économiques mondiales, et les implications de l'intelligence artificielle sur le secteur financier.

Les discussions au cours de cette édition visent à élaborer un plan directeur pour renforcer la résilience et l'efficacité du secteur financier africain en plein essor.