La Banque mondiale prévoit une stabilisation de la croissance économique mondiale en 2024 à un niveau relativement faible. En Afrique, les perspectives varient fortement avec des défis importants selon les régions.
La dernière édition du rapport de la Banque mondiale sur les «Perspectives économiques mondiales» met en évidence à la fois les défis, les opportunités et les risques pour l’année 2024 et au-delà.
La croissance économique en Afrique subsaharienne est prévue à 3,5% en 2024, en légère augmentation par rapport à 2023 où elle était de 3%. Cette croissance reste modeste en raison de plusieurs facteurs, notamment la persistance des conflits, les incertitudes politiques et les impacts du changement climatique. Les prévisions pour 2025 et 2026 indiquent une croissance moyenne de 4%, ce qui représente une amélioration progressive mais encore en deçà des niveaux d’avant la pandémie.
Globalement, les pays à faible revenu de la région devraient enregistrer une croissance plus dynamique, passant de 3,8% en 2023 à 5% en 2024. Cette augmentation est principalement due à une reprise dans les secteurs miniers et agricoles ainsi qu’à des investissements publics ciblés. Cependant, les perspectives de croissance pour 2024 ont été revues à la baisse dans 75% de ces pays par rapport aux prévisions de janvier, soulignant la fragilité de ces économies face aux chocs extérieurs.
Par ailleurs, la région MENA continue de faire face à des tensions géopolitiques et une incertitude politique aiguës, exacerbées par le conflit en cours en Gaza et en Cisjordanie. Les attaques contre les navires en mer Rouge ont réduit le transit par le canal de Suez, perturbant le commerce international et augmentant les incertitudes politiques dans les pays voisins.
Risques et défis
Dans les pays importateurs de pétrole, un durcissement des conditions financières mondiales pourrait entraîner des sorties de capitaux et une dépréciation des taux de change. Les économies africaines restent également exposées aux phénomènes météorologiques violents induits par le changement climatique et à d’autres types de catastrophes naturelles, augmentant ainsi les risques de détérioration économique.
Ces dynamiques révèlent une Afrique à la croisée des chemins. Elles montrent la nécessité de renforcer la résilience économique avec un développement devant être forcément inclusif. Tandis que certains pays dont le Maroc tirent parti de réformes et d’investissements stratégiques, d’autres comme le Mali, le Niger, le Burkina Faso ou encore le Gabon doivent naviguer dans des eaux troubles, marquées à la fois par des incertitudes géopolitiques et de lourds défis économiques.