À l’approche des élections générales, l'ancien président du Botswana, Ian Khama, sous le coup d'un mandat d'arrêt, est revenu, vendredi 13 septembre, dans son pays pour la première fois depuis trois ans.
Ian Khama s’est présenté, vendredi, à un tribunal de Gaborone, où il avait été inculpé en avril 2022 pour possession illégale d’armes à feux. Il a demandé de rester en liberté avant son procès et le juge a accepté.
"Nous avons été pris par surprise", a constaté le procureur Ambrose Mubika, même si, a-t-il précisé, l'avocat de Khama l'avait informé la veille au soir que son client se présenterait vendredi devant le tribunal.
Khama est rentré au bercail avec un seule motivation, former une coalition et battre le président actuel, Mokgweetsi Masisi, aux élections générales prévues pour le 30 octobre.
Les deux hommes, anciennement proches, ont vu leur relation se dégrader. Khama reproche au président actuel d’avoir sapé la démocratie, les droits de l’homme, l’État de droit et s’est immiscé dans le système judiciaire.
Rappelons qu’Ian Khama avait démissionné en 2018 de son poste de président, dix-huit mois avant la fin de son second mandat pour respecter la Constitution limitant à dix ans la durée d'exercice des chefs d'État. Il avait, à l’époque, transmis la présidence à son vice-président Mokgweetsi Masisi, du Parti démocratique du Botswana (BDP).
Gros producteur de diamants, le Botswana est une démocratie parlementaire stable. Ce pays est souvent cité en exemple pour sa bonne gouvernance. Mais aujourd’hui, l’ancien chef d’Etat considère son successeur comme «une menace pour la démocratie». Le postulant, 71 ans, promet une campagne féroce pour détrôner son remplaçant de 11 ans son cadet.