Au Ghana, l’on connaît désormais la liste officielle des candidats à l’élection présidentielle du 7 décembre. Ils seront treize, onze hommes, deux femmes à concourir.

Premier nom sur la liste des treize candidats à la présidentielle au Ghana, l’actuel vice-président du pays, Mahamudu Bawumia, représente le Nouveau Parti Patriotique (NPP). Sa candidature marque la continuité du parti au pouvoir, qui cherche à rester aux commandes dans un contexte économique difficile. Bawumia, économiste de formation, a largement contribué aux réformes financières du Ghana, et se présente comme l’homme de la stabilité économique, un argument clé pour séduire les électeurs.

John Dramani Mahama, ancien président et leader du Congrès Démocratique National (NDC), figure aussi parmi les candidats. Déjà candidat lors des élections précédentes, Mahama espère un retour au pouvoir, promettant des réformes sociales et économiques pour lutter contre la pauvreté croissante. Il est perçu par une grande partie de l’électorat comme un défenseur des classes populaires, un contraste avec les politiques plus libérales du NPP.

Parmi les autres candidatures notables, on retrouve celle d'Alan Kyerematen, ancien ministre de l’Industrie et candidat aux dernières primaires du NPP. Bien qu’il ait quitté son poste au sein du gouvernement, Kyerematen se présente comme un candidat indépendant, axant sa campagne sur la diversification industrielle et l’amélioration de l’emploi des jeunes. Cette candidature pourrait affaiblir la base électorale du NPP en divisant les votes conservateurs.

Nana Kwame Bediako, un riche industriel et philanthrope, se lance aussi dans la course présidentielle. Sa candidature, bien qu’inattendue, capitalise sur son image d’homme d'affaires à succès, avec une approche pragmatique pour revitaliser l'économie ghanéenne. Son message s’adresse particulièrement à la jeunesse et aux entrepreneurs, un groupe en pleine expansion qui joue un rôle de plus en plus central dans la politique ghanéenne.

Mussa Dankwah, du groupe de recherche Global Info Analytics, a déclaré que la liste des candidats qualifiés pour cette élection présidentielle est la plus longue de l’histoire du Ghana. Cette diversité illustre à la fois l’intérêt croissant pour la fonction présidentielle et la pluralité des visions pour l’avenir du pays. Ce contexte pourrait rendre l’issue de l’élection particulièrement imprévisible.

La commission électorale, chargée de superviser le processus, a disqualifié onze autres candidatures en raison d'erreurs dans les formulaires de candidature. Certains de ces candidats ont décidé d'attaquer cette décision en justice, arguant que ces disqualifications étaient arbitraires et compromettaient la transparence de l'élection. Ces contestations pourraient retarder certains aspects du processus électoral, mais la commission assure que tout sera en ordre pour le jour du scrutin.

L'élection présidentielle, prévue pour le 7 décembre 2024, sera cruciale pour l'avenir du Ghana. Les électeurs devront choisir entre continuité et changement, dans un climat marqué par des défis économiques majeurs tels que l'inflation, la dette publique et la lutte contre la pauvreté. Les tensions géopolitiques dans la région et les crises mondiales ajoutent également une pression supplémentaire sur les candidats, qui devront convaincre les Ghanéens de leur capacité à stabiliser le pays.