Le top départ de la vaccination anti-MPOX a été donné le week-end. Dans ce pays d’Afrique centrale, de loin le plus touché au monde par ce virus anciennement appelé variole du singe, cette campagne de vaccination est synonyme d’espoir.
Livrée samedi octobre, avec quelques jours de retard en raison de problèmes logistiques, les premières doses ont été injectées le même jour au cours de l’après-midi à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu. Ces doses, fabriquées par le laboratoire danois Bavarian Nordic, ont été fournies par l’Union européenne et les États-Unis.
Les priorités de vaccinations sont très claires. Les personnes en première ligne pour contenir ce virus, comme le personnel médical, seront immunisées avant les autres. Devant le plus grand hôpital de la capitale de la province du Nord-Kivu, une dizaine de soignants ont reçu le précieux liquide, parmi lesquels le Dr Jeannine Muhavi «En tant que médecin, je suis en première ligne (...) Je veux me protéger», témoigne-t-il.
Impossible pour les autorités, qui ne disposent que de 265.000 doses, de démarrer une vaccination de masse.
«Bien sûr, nous allons lancer la campagne en tenant compte des doses dont nous disposons et en tenant compte de la stratégie que nous avons prise, c'est-à-dire de toucher d'abord les zones les plus touchées par le virus», affirme le ministre de la Santé publique de la RDC, Samuel Roger Kamba Mulamba.
Autre défi et pas des moindres, les fioles doivent être maintenues à une température inférieure à 20 degrés. Le respect de la chaîne du froid vaccinale représente un enjeu pour les autorités congolaises qui ont pour objectif de déployer progressivement les doses d’est en ouest. Avec une superficie de 2.345.509 km2, la RDC est le 2ème pays le plus vaste d’Afrique.
L’épidémie actuelle s’est développée en RDC, pays d’Afrique centrale le plus meurtri du continent, concentrant plus de 90% des cas à l’échelle du continent. Sur les 990 décès qui ont été enregistrés, les deux tiers sont des enfants de moins de cinq ans. Or, la vaccination s’adresse pour l’instant qu’aux adultes, comme la précisé le ministre de la Santé, Samuel-Roger Kamba. «Il y a des recherches qui nous font penser qu'on peut l'utiliser aussi chez les enfants de moins de 17 ans, mais pour l'instant étant donné le nombre de doses que nous avons, nous allons commencer par les adulte».
Depuis lundi, la campagne a été élargie à la province voisine du Sud-Kivu, où la souche actuelle est apparue il y a un an.
Aucune date précise n'a été précisée pour la vaccination à Kinshasa. La capitale congolaise surpeuplée a été relativement épargnée, mais fait face à une récente augmentation rapide des cas. Le centre hospitalier de référence Vijana, prend actuellement en charge une quarantaine de patients testés positifs au MPOX. Tous attendent le vaccin salvateur.