C’est une demande récurrente des pays africains qui est sur le point d’être entendue au niveau du Fonds Monétaire International. Sa directrice générale, interrogée par la Deutsche Welle, est longuement revenue sur les relations entre l’institution internationale et les pays du continent.
Pour la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, l'Afrique subsaharienne a souvent été sous-représentée dans les organisations internationales. À partir du 1er novembre, l’organisation qu’elle dirige accordera un membre supplémentaire du continent africain à son organe de gouvernance. Cette mesure reflète un désir d'une représentation plus équitable. L'organisation affirme chercher également à recruter des professionnels africains hautement qualifiés, en mettant un accent particulier sur les femmes.
S’agissant de la crise de la dette croissante en Afrique, Kristalina Georgieva a expliqué à DW que l'organisation travaille en étroite collaboration avec les pays africains de trois manières principales. Tout d'abord, le FMI agit en tant que source de liquidité et de réserves. Cela inclut une allocation des droits de tirage spéciaux, qui contribue à renforcer les réserves sans alourdir la dette. Pendant la pandémie de COVID-19, le FMI a également fourni un financement exceptionnellement élevé, avec des prêts 16 fois supérieurs à ceux des périodes normales, pour aider les pays à répondre à des besoins urgents.
Ensuite, l'institution collabore avec les pays pour identifier les situations de dette non soutenable et promouvoir la restructuration via le cadre commun, ainsi que lors des discussions du Global Sovereign Roundtable. Des pays comme le Tchad, le Ghana, la Zambie et l'Éthiopie ont déjà bénéficié de cette restructuration.
Enfin, le FMI est la seule institution à avoir offert un allégement de la dette pendant la pandémie, avec environ 1 milliard de dollars destinés aux 29 membres les plus pauvres, dont la majorité se trouvent en Afrique.
Kristalina Georgieva souligne que le rôle principal du FMI est de soutenir la croissance en Afrique, car celle-ci est le meilleur moyen de surmonter la crise de la dette.
La directrice générale du FMI est également revenue sur l’équilibre à trouver entre discipline budgétaire et besoins de croissance en Afrique. A ce propos, elle a rappelé que Les programmes du FMI mettent souvent l'accent sur le resserrement fiscal, ce qui peut limiter la capacité des gouvernements à investir dans les infrastructures et les services sociaux. Georgieva a assuré que le l’organisation qu’elle dirige accorde une attention particulière aux conditions budgétaires de ses États membres, car la stabilité financière est une condition préalable au succès des pays. Toutefois, elle a insisté sur l'importance de trouver un équilibre entre les besoins pressants d'aujourd'hui et la durabilité budgétaire à moyen terme.
Le FMI cherche à établir un développement durable et à évoluer vers une vision où l'organisation est perçue comme un partenaire plutôt qu'un organe de contrôle.
Avant de conclure, Kristina Georgieva a lancé un message d’espoir au continent africain. Elle n’a pas hésité à rappeler que l'Afrique détient un potentiel immense, tant pour ses populations que pour le monde entier. Avec une population jeune et des talents divers, le continent représente une opportunité stratégique dans un monde vieillissant. Elle a notamment exprimé le souhait que l'Afrique prospère pour elle-même et pour le reste du monde, soulignant le rôle du FMI en tant que pont pour attirer les investissements vers ce marché dynamique.