A moins de deux semaines des élections législatives anticipées au Sénégal, l'opposition et le gouvernement se battent pour le contrôle de l’assemblée nationale.

 Des heurts violents survenus à Saint-Louis entre des agents de sécurité et des marchands ambulants ont poussé les autorités sénégalaises à renforcer les dispositifs de sécurité, dans l’espoir d’une campagne électorale pacifique.

Ces violences ont éclaté en début de cette semaine dans la ville de Saint-Louis, située au nord du Sénégal, impliquant des agents de sécurité d’une caravane politique et des marchands ambulants près du marché Sor, au nord de la commune. 

Selon le gouverneur de la région, Al Hassan Sall, des armes blanches ont été utilisées, et plusieurs cas de vols à l’arraché ont été rapportés. Les forces de l’ordre ont rapidement ouvert une enquête et procédé à l’interpellation de 81 individus soupçonnés d’avoir participé à ces troubles.

Dans une déclaration officielle, le gouverneur a exhorté les citoyens et les acteurs politiques à privilégier un climat de paix et de respect des lois durant cette période de tension électorale. «J'appelle la population et les forces en présence à éviter tout recours à la violence pour préserver la sérénité de ce scrutin», a-t-il déclaré.

Al Hassan Sall a par ailleurs annoncé des mesures de sécurité strictes, ordonnées par le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique, visant à sécuriser les cortèges politiques et à prévenir les affrontements entre caravanes rivales. Ces directives comprennent une interdiction stricte du port d'armes.

Jean Baptiste Diouf, ministre de l'Intérieur, a par ailleurs évoqué des "projets d’actes de violence et de sabotage" visant certaines caravanes et rassemblements de listes rivales. Bien qu'aucun responsable spécifique n'ait été cité, le général Tine a rappelé que le port d'armes était strictement interdit sur tout le territoire durant la campagne.

Le ministre a ordonné des fouilles systématiques des personnes et des cortèges jugés suspects, s’appuyant sur l'arrêté n°026507 du 22 octobre 2024, qui interdit le port d'armes et de matières explosives jusqu'au 17 décembre 2024. Désormais, les formations politiques devront signaler aux autorités administratives locales leurs itinéraires et horaires au moins 24 heures à l'avance, dans le but d’assurer un meilleur encadrement.

Ousmane Sonko, Premier ministre depuis avril dernier, a également fait état de violences dans plusieurs localités, notamment à Dakar, Saint-Louis et Koungheul. Il a attribué ces incidents aux partisans du maire de Dakar, Barthélemy Dias, qui dirige une coalition concurrente et dont le passé judiciaire, notamment une condamnation pour homicide en 2011, avait marqué une période de grande instabilité politique.

Dans un message posté sur Facebook, Sonko a réagi vivement aux agressions subies par ses partisans, affirmant : « Que chaque agression subie par Pastef depuis le début de la campagne, chaque patriote attaqué et blessé, soit vengé de manière proportionnelle. » Cette déclaration a suscité de vives réactions, révélant la profondeur des clivages politiques à l'approche des législatives.