Le Centre International des Conférences Mahatma Gandhi de Niamey a abrité, mardi 19 novembre 2024, l'ouverture officielle de la Conférence internationale de solidarité avec les peuples du Sahel.
Présidée par le Premier ministre du Niger, Mahamane Ali Lamine Zeine, la conférence s’articule autour du thème ambitieux : « Pour l’unité anti-impérialiste, la paix et l’amitié entre les peuples ».
Organisée conjointement par le gouvernement nigérien, le secrétariat exécutif du mouvement Pan Africanism Today (PAT), l’Organisation des Peuples d’Afrique de l’Ouest (WAPO), et la société civile, cette conférence s’étalera sur trois jours. Les participants débattront des enjeux cruciaux liés à la souveraineté des États et à la lutte contre l’impérialisme, dans un contexte marqué par des défis socio-économiques et géopolitiques majeurs.
Dans son discours inaugural, le Premier ministre a salué le courage et la résilience du peuple nigérien, engagé depuis le 26 juin 2023 dans une lutte acharnée pour sa souveraineté sous la direction du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP). Il a également souligné que le choix de Niamey pour abriter cet événement témoigne d’une reconnaissance envers les peuples du Burkina Faso, du Mali et du Niger, qui s’unissent pour rejeter le joug néocolonial et œuvrer en faveur de la paix, de la solidarité et du progrès partagé.
Le chef du gouvernement nigérien a insisté sur le rôle stratégique des trois pays du Sahel central – le Mali, le Burkina Faso et le Niger – qu’il considère comme des pionniers dans la quête d’une Afrique indépendante et prospère. « En focalisant l’attention de l’Afrique entière et des peuples épris de liberté sur nos trois nations, vous tracez la voie d’une Afrique libre et souveraine », a-t-il affirmé.
Évoquant les sanctions économiques imposées au Niger, Mahamane Ali Lamine Zeine a rappelé la dignité exemplaire avec laquelle son peuple a refusé de céder aux pressions internationales. « C’est une page d’histoire qui s’écrit : celle d’une Afrique libérée de toute domination étrangère », a-t-il déclaré, avant de réitérer l’ouverture des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) à toute coopération respectueuse de leur souveraineté et fondée sur des principes de réciprocité.
Appels à l’unité et à la mobilisation
Plusieurs figures majeures du panafricanisme ont également pris la parole pour réaffirmer leur solidarité avec les peuples du Sahel. Philippe Toyo Noudjnoume, président de la WAPO, s’est dit impressionné par les progrès accomplis par les pays de l’AES en peu de temps, tandis que Jonis Gheid Alosow, secrétaire exécutif de PAT, a salué les avancées dans la lutte contre l’impérialisme, déclarant : « Votre victoire est la nôtre ».
Mamane Sani Adamou, président du comité d’organisation, a mis l’accent sur l’urgence d’établir des bases solides pour garantir une souveraineté durable après les actions décisives prises, telles que la dénonciation des accords de coopération déséquilibrés, la fermeture des bases militaires étrangères et la reprise du contrôle des ressources naturelles.
Abdourahmane Oumarou, représentant des organisations de la société civile nigérienne, a quant à lui rendu hommage aux figures historiques du panafricanisme et au leadership du CNSP dans la quête de souveraineté nationale.
La conférence réunit des dirigeants de partis progressistes, des syndicats, des organisations africaines et diasporiques, ainsi que des partenaires internationaux. La séance d’ouverture a vu la participation de membres éminents du CNSP, du gouvernement, du corps diplomatique accrédité au Niger, des chefs religieux et traditionnels, ainsi que d’autres personnalités de premier plan.
Les travaux se sont poursuivis dans l’après-midi avec un panel consacré à l’analyse des dynamiques impérialistes, sous le thème : « L’impérialisme déchaîné, signe de la fin ».
À travers cette conférence, Niamey se positionne comme un carrefour d’idées et de mobilisation pour une Afrique tournée vers l’unité, la liberté et la prospérité partagée.