En marge de sa visite en Italie, Denis Sassou-Nguesso rencontrera le pape François ainsi que la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni.
Le président de la République du Congo entamera une visite de travail en Italie à partir du 24 novembre 2024. Ce déplacement mettra particulièrement l’accent sur la coopération énergétique, notamment avec le géant pétrolier italien ENI, acteur clé dans l’exploitation des hydrocarbures au Congo.
Les relations entre le Congo et l’Italie remontent à plusieurs décennies et se distinguent par une forte dimension économique et énergétique. ENI, présent au Congo depuis plus de cinquante ans, est aujourd’hui l’un des principaux opérateurs pétroliers du pays. Son rôle stratégique dans l’exploitation des ressources naturelles congolaises a contribué à la consolidation des liens économiques entre Brazzaville et Rome. ENI, en tant que partenaire de premier plan, participe activement à des projets visant non seulement à maximiser la production énergétique, mais également à réduire l’impact environnemental grâce à des initiatives axées sur la durabilité.
Cette coopération historique s’est intensifiée au fil des ans, notamment par des projets conjoints qui visent à transformer les ressources énergétiques locales en moteurs de développement. À travers cette visite, il est prévu que des discussions approfondies soient menées pour étendre cette collaboration, notamment dans le cadre du programme énergétique que l’Italie souhaite proposer à
La visite de Denis Sassou-Nguesso à Rome ne se limitera pas au volet énergétique. En janvier 2024, lors d’un précédent séjour de travail en Italie, le président congolais avait pris part au sommet Italie-Afrique, un événement qui a marqué un tournant dans la stratégie italienne vis-à-vis de ses partenaires africains. Le forum économique organisé en marge de ce sommet avait permis de poser les bases d’un partenariat renforcé, notamment dans les domaines des infrastructures, de la santé et de l’éducation.
L’Italie, à travers ses échanges bilatéraux avec le Congo, ambitionne d’être un acteur majeur dans le développement africain, notamment en soutenant des initiatives visant à diversifier les économies locales. Des secteurs tels que l’agriculture, l’industrialisation et les énergies renouvelables devraient également figurer au programme des discussions, témoignant de l’intérêt croissant de Rome pour des partenariats multidimensionnels avec Brazzaville.
Energie
La rencontre entre Denis Sassou-Nguesso et Giorgia Meloni s’inscrit également dans le cadre d’une stratégie européenne visant à sécuriser son approvisionnement énergétique tout en favorisant le développement durable en Afrique. L’Italie compte ainsi présenter un programme ambitieux qui mise sur une coopération étroite avec les pays africains, dont le Congo, pour garantir une transition énergétique équilibrée.
Ce programme repose sur deux axes principaux : d’une part, renforcer l’exploitation et le transport des hydrocarbures vers l’Europe en réponse aux défis liés à la crise énergétique mondiale, et d’autre part, promouvoir des projets de développement locaux afin de réduire les inégalités et d’atténuer les causes structurelles des migrations illégales. Cette double ambition reflète la volonté de Rome de jouer un rôle central dans les dynamiques économiques et sociales africaines tout en répondant à ses propres besoins stratégiques.
Dialogue politique et "spirituel"
En marge des discussions économiques, la rencontre prévue entre Denis Sassou-Nguesso et le pape François mettra en lumière des enjeux plus larges, notamment ceux liés à la paix et à la solidarité internationale. Le chef de l’État congolais, connu pour son implication dans les initiatives de médiation régionale, pourrait échanger avec le souverain pontife sur des questions touchant à la stabilité politique en Afrique centrale, ainsi qu’à des thématiques globales comme le changement climatique et la lutte contre la pauvreté.
Cette visite s’annonce comme une étape clé dans le renforcement des relations bilatérales entre le Congo et l’Italie. Elle illustre non seulement l’importance de la coopération énergétique dans le partenariat entre les deux pays, mais aussi leur volonté commune d’explorer de nouveaux horizons de collaboration. En mettant à profit cette dynamique, Brazzaville et Rome pourraient établir un modèle de coopération qui allie efficacité économique, respect de l’environnement et développement durable.
Les résultats attendus de cette visite devraient ainsi bénéficier non seulement aux populations congolaises, mais également à l’ensemble de la région, en consolidant le rôle du Congo en tant qu’acteur énergétique de premier plan et en renforçant la place de l’Italie comme partenaire de choix pour l’Afrique.
