Des figures militaires forment l'ossature du nouveau gouvernement malien. Abdoulaye Maïga tente ainsi de montrer que l'armée jouera un rôle central dans la stabilisation du pays.
Le Mali amorce une nouvelle phase de sa transition avec la nomination du général de division Abdoulaye Maïga au poste de Premier ministre. Jeudi dernier, ce dernier a dévoilé la composition de son gouvernement, qui témoigne d'une continuité notable au sein des principales instances ministérielles. Cette annonce, faite par Alfousseyni Diawara, ministre secrétaire général de la présidence, sur les ondes de la télévision nationale, ouvre un nouveau chapitre pour un pays en quête de stabilité et de renouveau.
Le gouvernement dirigé par Abdoulaye Maïga conserve une grande partie des ministres en poste dans l’équipe sortante, notamment ceux issus des rangs militaires. Cette décision souligne une volonté manifeste de maintenir une certaine cohérence institutionnelle, jugée essentielle dans un contexte aussi fragile que celui du Mali. Les portefeuilles stratégiques, notamment ceux de la Défense et des Anciens combattants, de l’Économie et des Finances, des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, des Mines, de la Justice, de l’Éducation nationale, des Transports et des Infrastructures, ainsi que de la Santé et du Développement social, restent entre les mains des mêmes titulaires.
En outre, le général Abdoulaye Maïga, en plus de son rôle de Premier ministre, conserve la gestion des dossiers cruciaux liés à la Défense nationale, reflétant l’importance primordiale accordée à la sécurité dans le contexte malien.
Toutefois, des ajustements notables ont été opérés, marquant une rupture avec l’ère de l’ex-Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, limogé la veille de cette annonce. Plusieurs de ses proches collaborateurs ont quitté le gouvernement, ce qui pourrait signaler une volonté de réorienter certaines priorités.
Alors que le Mali traverse une période de transition complexe, les attentes des populations maliennes envers ce nouveau gouvernement sont particulièrement élevées. L'insécurité demeure une problématique majeure. Les attaques des groupes armés continuent de semer la terreur dans plusieurs régions du pays, rendant impératif le renforcement des dispositifs sécuritaires.
Par ailleurs, la situation économique suscite de vives inquiétudes. L’inflation galopante, l'accès limité aux services de base et les défis liés au chômage, en particulier parmi les jeunes, imposent au gouvernement de nouvelles mesures d’urgence pour relancer une économie affaiblie. Le maintien des ministres clés dans des domaines tels que les Finances, les Mines et la Coopération internationale est perçu comme une stratégie pour garantir la continuité des programmes en cours et pour rassurer les partenaires internationaux sur la stabilité de la gouvernance malienne.
Pragmatisme
Le choix d’Abdoulaye Maïga comme chef de gouvernement reflète une approche pragmatique de la transition. Son expérience militaire et son rôle antérieur dans des fonctions stratégiques font de lui un acteur clé pour conduire le pays à travers les turbulences actuelles.
Cependant, cette continuité s'accompagne d'un impératif de résultats. Les Maliens attendent des avancées concrètes, notamment dans l’organisation des élections prévues pour 2024, afin de ramener le pays à un ordre constitutionnel normal. La gestion de cette transition nécessitera également un effort de dialogue national inclusif pour apaiser les tensions politiques et sociales qui minent le tissu national.
Pour les citoyens maliens, ce nouvel exécutif porte les espoirs d’un avenir meilleur. En relevant les défis de la sécurité, de la gouvernance et du développement, il pourrait devenir un symbole de résilience et de renouveau pour un pays qui aspire à tourner la page de l’instabilité.