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Lieux de pouvoirs

Libye - Djibouti : Accord pour harmoniser l’administration locale

Libye  Djibouti
Libye Djibouti
Mamadou Ousmane
25/11/2024 à 10:54 , Mis à jour le 25/11/2024

La réunion officielle a permis de poser les bases d’une collaboration durable. Les deux parties ont convenu de la mise en place d’un accord-cadre pour harmoniser leurs efforts dans le domaine de la gouvernance locale.

  Le 20 novembre 2024, Tripoli a été le théâtre d’un événement significatif dans le domaine de la coopération interafricaine. Le ministre libyen de l’Administration locale, Badr Al-Toumi, et son homologue djiboutien, Qassim Haroun, ont paraphé un protocole d’accord visant à consolider les échanges et les bonnes pratiques en matière d’administration locale. Cette démarche témoigne d’une volonté commune d’instaurer un cadre de collaboration durable, tout en s’alignant sur les objectifs fixés par l’Agenda 2030 pour le développement durable.

Ce protocole d’accord met en lumière plusieurs axes stratégiques, parmi lesquels le développement des compétences des cadres administratifs. Il prévoit l’organisation d’ateliers internationaux destinés à favoriser le transfert de savoir-faire et à promouvoir une meilleure gestion des collectivités territoriales. En parallèle, un comité mixte sera mis en place pour suivre l’avancement des projets communs et veiller à une harmonisation des approches en matière de décentralisation et de développement local durable. 

Ce partenariat inédit entre la Libye et Djibouti traduit une reconnaissance mutuelle de l’importance de la décentralisation comme levier clé pour renforcer la gouvernance locale et améliorer la qualité des services publics. Pour la Libye, en particulier, ce protocole marque une étape cruciale dans la reconstruction et la modernisation de ses structures administratives, fortement éprouvées par des années de conflit.

Toutefois, la mise en œuvre de cet accord pose des défis de taille, notamment en matière d’harmonisation des cadres législatifs et réglementaires entre les deux pays. Bien que la décentralisation soit un objectif partagé, les différences culturelles, institutionnelles et juridiques pourraient compliquer la standardisation des procédures et la coordination des politiques publiques. 

En Libye, le processus de décentralisation reste fragmenté, avec des disparités marquées entre les régions. Djibouti, de son côté, dispose d’un modèle plus centralisé, bien qu’il ait récemment amorcé des réformes pour accorder davantage de pouvoir aux collectivités locales. Le succès de cette coopération repose donc sur la capacité des deux parties à adapter leurs mécanismes respectifs tout en respectant les spécificités nationales.

Ce protocole d’accord s’inscrit dans une perspective plus large, celle des Objectifs de développement durable (ODD) adoptés par les Nations unies. En s’engageant dans ce partenariat, la Libye et Djibouti réaffirment leur volonté de contribuer à la réalisation des ODD, en particulier l’objectif 11, qui prône des villes et des communautés inclusives, sûres, résilientes et durables. 

Les initiatives prévues dans cet accord, telles que les formations conjointes et les ateliers internationaux, doivent servir de tremplin pour encourager d’autres nations africaines à renforcer leur coopération dans le domaine de l’administration locale. De plus, elles pourraient permettre de mieux intégrer les principes de durabilité dans les politiques publiques locales, un enjeu crucial à l’heure où les collectivités doivent relever des défis environnementaux, sociaux et économiques complexes.

L’accord signé à Tripoli pourrait avoir des répercussions bien au-delà des frontières des deux pays. En effet, ce partenariat pourrait servir de modèle pour d’autres nations africaines désireuses d’améliorer leur gouvernance locale tout en renforçant leurs capacités institutionnelles. Il reste cependant à voir comment ce protocole sera concrétisé sur le terrain et si les parties réussiront à surmonter les obstacles liés à l’harmonisation des textes et des pratiques.