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Conquêtes

Afrique. L'Allemagne se positionne sur le continent

Musalia Mudavadi, chef du gouvernement kenyan
Musalia Mudavadi, chef du gouvernement kenyan
Mamadou Ousmane
04/12/2024 à 12:13 , Mis à jour le 04/12/2024

À Nairobi, capitale vibrante du Kenya, le 5ᵉ Sommet économique germano-africain a réuni cette semaine près de 800 participants venus de 35 pays, marquant un tournant dans les relations économiques entre l'Allemagne et l'Afrique.

"La coopération économique renforcée" est le thème central du 5ᵉ Sommet économique germano-africain. Un évènement où ont été soulignés les défis et opportunités d'un partenariat "prometteur".

Le ministre allemand de l'Économie, Robert Habeck, a ouvert les débats en pointant une réalité parfois difficile : l'incertitude politique reste un frein majeur aux investissements directs étrangers sur le continent. « L'Afrique ne représente qu'environ 1 % des investissements étrangers allemands, un chiffre qui témoigne d'un potentiel largement inexploité », a-t-il déclaré avec pragmatisme, tout en rappelant les possibilités considérables offertes par les taux de croissance impressionnants de la région. 

Habeck a également exhorté les leaders africains à œuvrer pour plus de sécurité juridique et de stabilité institutionnelle, des facteurs essentiels pour séduire les investisseurs étrangers. « Les entreprises recherchent des environnements prévisibles où elles peuvent croître et prospérer », a-t-il insisté.

Musalia Mudavadi, chef du gouvernement kenyan et hôte de l’événement, a quant à lui captivé l’audience avec un message d’optimisme et de détermination. Il a souligné l’importance cruciale de libérer le potentiel inexploité du continent, notamment dans des secteurs clés tels que l'énergie, l'agriculture, les infrastructures et l'industrie. 

« L'Afrique possède un capital humain remarquable, une jeunesse dynamique et une richesse de ressources naturelles. Notre mission est de transformer ces atouts en opportunités concrètes pour nos populations », a-t-il affirmé. Mudavadi a également mis l’accent sur l’urgence de créer des emplois pour répondre aux besoins de la population croissante du continent. Pour y parvenir, il a plaidé pour des partenariats solides et équilibrés, en saluant l’engagement de l’Allemagne dans des initiatives favorisant la création d’emplois et le transfert technologique. 

Une vision commune pour l’avenir

Le sommet a permis de renforcer des liens déjà solides entre l’Allemagne et le Kenya, notamment grâce à un accord signé en septembre dernier sur la migration de main-d’œuvre qualifiée. Cet accord vise à répondre à la demande croissante de travailleurs qualifiés en Allemagne tout en évitant la fuite des talents. Habeck a souligné que cette approche pouvait devenir une « situation gagnant-gagnant » : les professionnels africains formés en Allemagne reviendraient avec des compétences techniques et managériales précieuses pour leurs pays d’origine.

Le commerce entre l’Allemagne et l’Afrique a atteint un record historique de 61,2 milliards d’euros en 2023. Cependant, l’Allemagne reste consciente de la nécessité de renforcer encore cette coopération économique. Les exportations allemandes vers l'Afrique ont progressé de 8,3 % l'année dernière, tandis que les importations africaines ont légèrement reculé, en partie en raison de la baisse des prix des matières premières. 

Pour beaucoup d’Africains, les discussions du sommet incarnent une source d’espoir. Derrière les discours officiels se dessinent des projets concrets capables de transformer des vies : des usines générant des emplois, des formations techniques pour les jeunes et des infrastructures modernes favorisant le commerce. Ces perspectives résonnent profondément sur un continent où l’aspiration à un avenir meilleur est universelle.

Mudavadi a résumé l’esprit de l’événement avec une déclaration inspirante : « Ce n’est qu’en travaillant ensemble, en établissant des partenariats équitables et en valorisant nos talents que nous pourrons façonner un avenir prospère pour l’Afrique et le monde. » 

Alors que le sommet s’achève, une question persiste : l’Afrique saura-t-elle saisir cette opportunité pour convertir son potentiel en réussite durable ? La coopération avec des partenaires comme l’Allemagne offre des raisons d’être optimiste. Pour les jeunes Africains, ce partenariat est une invitation à rêver grand et à contribuer activement à l’essor de leur continent.