L’ancien Premier ministre kenyan Raila Odinga a effectué une visite officielle au Maroc. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de sa candidature à la présidence de la Commission de l’Union africaine (UA), un poste qui sera disputé en février 2025 lors du sommet des chefs d’État et de gouvernement à Addis-Abeba.
Raila Odinga, figure de la politique kenyane et fervent défenseur des idéaux panafricains, aspire à succéder à Moussa Faki Mahamat, l’actuel président de la Commission de l’UA. Face à lui, trois autres candidats : Mahamoud Ali Youssouf de Djibouti, Anil Gayan de Maurice et Richard Randriamandrato de Madagascar.
Lors de cette visite marquante, M. Odinga a déclaré avoir obtenu le soutien du Maroc pour sa candidature. Ce soutien a également été réaffirmé dans le cadre de la candidature de la Marocaine Latifa Akharbach au poste de vice-présidente de la Commission, une fonction convoitée par trois autres candidates issues de l’Algérie, de la Libye et de l’Égypte.
Accueilli par Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères, Raila Odinga a souligné l’importance historique des relations entre le Kenya et le Maroc. « Je suis ravi de revenir au Maroc. Le Kenya et le Maroc entretiennent une relation historique de longue date », a-t-il affirmé.
Au cours de discussions fructueuses, les deux dirigeants ont échangé sur des enjeux cruciaux pour le continent, notamment la lutte contre le changement climatique, la gestion des migrations et la création d’emplois pour la jeunesse africaine. M. Odinga a insisté sur l’importance stratégique des énergies renouvelables pour le développement africain : « L’Afrique possède le plus grand potentiel au monde en matière d’énergies renouvelables, qu’il s’agisse d’énergie solaire, d’énergie éolienne ou d’hydrogène. Ces ressources doivent être exploitées pour faire avancer notre continent. »
De son côté, Nasser Bourita a salué l’engagement du Kenya à travailler aux côtés du Maroc pour relever les défis du continent, tout en soulignant l’impact du retour du Maroc au sein de l’UA en 2017 sur les dynamiques continentales.
Un partenariat au cœur des enjeux africains
Les discussions ont mis en lumière une convergence de vues sur les défis auxquels fait face l’Afrique. La question de la migration, particulièrement dramatique pour les jeunes Africains cherchant à traverser la Méditerranée, a occupé une place centrale. Raila Odinga a insisté : « Nous devons créer des opportunités chez nous pour éviter que nos jeunes ne risquent leur vie dans des voyages dangereux. »
Sur le plan climatique, les deux pays ont convenu de la nécessité d’une coopération renforcée pour atténuer les impacts des catastrophes naturelles récurrentes et promouvoir des solutions durables, notamment à travers les énergies renouvelables.
Dans le cadre de sa campagne pour la présidence de l’UA, Raila Odinga plaide pour une institution plus influente sur la scène internationale. Son approche résonne avec les aspirations marocaines, comme l’a souligné Bourita : « Le Maroc partage cette vision d’un continent plus fort et plus cohésif. »
Depuis son retour dans l’UA, le Maroc s’est positionné comme un acteur clé dans l’élaboration de politiques continentales ambitieuses. Cette dynamique pourrait se renforcer grâce à la candidature d’Odinga, perçue comme un vecteur de progrès et d’unité.
Cette visite illustre le potentiel d’un partenariat accru entre Rabat et Nairobi pour relever les défis africains. Alors que l’échéance électorale de l’UA approche, le soutien marocain à Raila Odinga témoigne d’une volonté commune de promouvoir un leadership visionnaire pour le continent.
Ensemble, le Maroc et le Kenya s’affirment comme des acteurs stratégiques capables de tracer les contours d’un avenir africain marqué par la stabilité, la prospérité et une coopération renforcée. À travers des initiatives conjointes et un dialogue soutenu, ces deux nations semblent prêtes à bâtir un modèle de collaboration exemplaire au service du continent.