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Les performances culturelles africaines marquantes de l'année 2024

Culture africaine
Culture africaine
Mamadou Ousmane
25/12/2024 à 12:06 , Mis à jour le 26/12/2024

L'année 2024 a été un véritable tour de force pour la culture africaine, marquée par des exploits artistiques et des moments inoubliables qui ont mis en lumière les talents du continent. À travers la musique, le cinéma, l'architecture et les événements culturels majeurs, l'Afrique a su s'imposer sur la scène mondiale.

Rabat, capitale du Maroc, a également fait sensation en 2024. La ville abrite 54 maisons d'édition et accueille l'un des salons internationaux du livre et de l'édition les plus influents d'Afrique. Cette dynamique littéraire a valu à la ville d’être désignée par l'UNESCO comme capitale mondiale du livre pour 2026, un honneur qui souligne son rôle clé dans la démocratisation de la culture et du savoir. Ce titre fait de Rabat la vingt-sixième ville à recevoir cette distinction prestigieuse depuis sa création en 2001, un moment de fierté pour le Maroc et pour l'Afrique, qui continue de revendiquer son rôle dans la transmission des savoirs et des idées.

Dakar, la capitale sénégalaise, a de nouveau été un centre névralgique pour l'art contemporain africain, accueillant la Biennale de l'Art Africain Contemporain, plus connue sous le nom de Dak'Art. Ce rendez-vous incontournable a mis en lumière la créativité africaine et a attiré des amateurs et des professionnels du monde entier. Les rues de Dakar se sont transformées en véritables galeries à ciel ouvert, où l'art africain a montré toute sa diversité et sa richesse. Ce festival reste l'un des événements les plus significatifs pour la scène artistique contemporaine du continent.

2024 a également été une année de succès pour Miss Nigeria, Chidimma Adetshina, qui a brillamment terminé première dauphine au concours de Miss Univers au Mexique. Cette performance est d’autant plus significative qu’elle intervient après des attaques xénophobes à son encontre dans le cadre du concours Miss Afrique du Sud. En représentant le Nigéria, son pays d'origine, Chidimma a non seulement gagné sa place parmi les cinq finalistes, mais elle a aussi incarné une forme de résilience, devenant un symbole d'espoir et de réussite pour de nombreuses jeunes Africaines.

L'année 2024 a aussi été marquée par la disparition de figures majeures de la culture africaine. Le musicien malien Toumani Diabaté, maître incontesté de la kora, nous a quittés à l'âge de 58 ans. Sa musique, qui a transcendu les frontières, reste une référence pour les générations futures. De même, l'écrivain sud-africain Breyten Breytenbach, l’un des emblèmes de la lutte contre l'apartheid, et Quincy Jones, géant de la musique américaine, ont tiré leur révérence, laissant derrière eux un héritage immense.

Enfin, le monde a également perdu l’acteur américain John Amos, connu pour son rôle de Kunta Kinte dans la mini-série Roots, une œuvre culte qui a marqué l’histoire de la télévision et du cinéma.

L'artiste sud-africaine Tyla a été l'une des figures les plus emblématiques de l'année. Sa carrière, déjà prometteuse, a connu une ascension fulgurante avec une série de distinctions prestigieuses. Dès le mois de février, elle s'impose aux États-Unis, décrochant un prix aux Grammy Awards, puis deux trophées aux BET Awards. Mais c'est lors des MTV Europe Music Awards qu'elle réalise un exploit historique en étant honorée dans trois catégories, une première pour un artiste africain. Cette reconnaissance internationale témoigne de l'ampleur de l'impact musical de l'Afrique, et Tyla, avec sa voix unique, semble destinée à briller encore davantage sur la scène mondiale.

Un autre Sud-Africain, l'humoriste et animateur Trevor Noah, a également marqué 2024. Il a remporté un Emmy Award pour la meilleure émission de divertissement, un accomplissement majeur dans sa carrière. Son show, qui mélange humour et réflexion sociale, a captivé un public mondial, et cette distinction vient récompenser une carrière empreinte d'engagement et de talent. La présence croissante des artistes africains à des cérémonies prestigieuses comme les Emmy Awards souligne l'importance croissante de la culture du continent dans l'univers du divertissement mondial.

Le cinéma africain, quant à lui, a également marqué l'année 2024 avec des performances remarquables. À la Berlinale, l'une des plus grandes compétitions cinématographiques du monde, la réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop a fait sensation avec son documentaire Dahomey, qui relate la restitution de 26 trésors royaux volés par l'armée coloniale française en 1892 et restitués au Bénin. Ce film, à la fois poignant et politique, a remporté l'Ours d'or, la plus haute distinction du festival. Ce prix est une reconnaissance de l'engagement de l'artiste et de la portée de son œuvre, qui interroge les problématiques de la mémoire, du colonialisme et de la restitution des biens culturels.

Par ailleurs, le débat sur la restitution des objets volés a également pris une nouvelle dimension en Afrique, notamment au Ghana. Le pays a récupéré des artefacts précieux du royaume Asante, spoliés par les forces coloniales britanniques il y a plus de 150 ans. Une dynamique similaire s’est déployée en Ouganda, où des objets ont été prêtés par l’université de Cambridge, bien que le pays espérait une restitution définitive. Ces démarches mettent en lumière une quête de justice historique qui prend de l'ampleur à travers le continent.