L'ancien Premier ministre et opposant tchadien Succès Masra, a été placé en détention provisoire mercredi près d'une semaine après son arrestation sur des soupçons « d'incitation à la haine ».
Arrêté le 16 mai, le chef du parti d'opposition les Transformateurs est soupçonné par la justice d' « incitation à la haine, à la révolte, constitution et complicité de bandes armées, complicité d'assassinat, incendie volontaire, profanation de sépultures ».
Le collectif des avocats représentant l'Etat tchadien a indiqué que Masra est le « principal auteur des faits » mais que 82 autres personnes ont été arrêtées pour les mêmes motifs.
Le 14 mai, 42 personnes « majoritairement des femmes et des enfants » ont été tuées à Mandakao, dans la région du Logone-Occidental (sud-ouest), selon la justice tchadienne qui soupçonne Succès Masra d'avoir provoqué ce massacre.
Selon ses avocats Oumdade Yagoua et Ngolé Mannro, Masra, qui était en garde à vue depuis son arrestation, a été déféré au parquet puis devant un juge d'instruction avant d'être placé en détention provisoire par ce dernier.
Lors d'une conférence de presse au siège du parti mercredi après-midi, les avocats de Masra ont dénoncé « une cabale politico-judiciaire » et une « conspiration » contre leur client.