En 2024, le Niger a enregistré une réduction de l’extrême pauvreté qui est tombé à 45,3%, contre 47,8% en 2023, soit une baisse de 2,5 points de pourcentage.
Dans son rapport intitulé « Niger Note sur la situation économique » publié en avril 2025, la Banque mondiale explique que cette amélioration résulte principalement de la forte croissance agricole, qui a non seulement soutenu l’activité économique mais aussi accru les revenus des ménages ruraux.
En valeur absolue, cela représente plus de 270.000 personnes sorties de l’extrême pauvreté, selon les estimations de la Banque. Cependant, la pauvreté reste inégalement répartie.
Les zones rurales, où vit la majorité de la population, affichent un taux d’extrême pauvreté de 52,2 % contre 10,1 % dans les zones urbaines.
Malgré cette performance sociale, l’inflation s’est envolée à 9,1 % en 2024, bien au-dessus de la moyenne régionale de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Cette poussée inflationniste, alimentée par une flambée des prix alimentaires ( 12,9 %), trouve ses origines dans un déficit de production céréalière en 2023 et la fermeture prolongée de la frontière avec le Bénin. En juin 2024, l’inflation avait atteint 15,5 %.
La saison des récoltes a toutefois permis un ralentissement de la hausse des prix en fin d’année.
Toutefois, ces données s’inscrivent dans un climat politique marqué par des bouleversements majeurs. En effet, le coup d’Etat de juillet 2023 a mis fin à une décennie de stabilité relative et entraîné des sanctions économiques de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l'UEMOA, restées en vigueur pendant sept mois. En réponse, le Niger a quitté la CEDEAO en janvier 2024, aux côtés de ses confrères de l’AES.
Rappelons-le, une nouvelle transition politique de cinq ans a été instaurée depuis mars 2025 avec une charte de transition fixant les principes du retour à un régime constitutionnel, potentiellement modulable selon la situation sécuritaire.
Néanmoins, à moyen terme, les perspectives de réduction de la pauvreté restent positives. La Banque mondiale prévoit une baisse continue du taux d’extrême pauvreté pour atteindre 36,2 % en 2027.