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Ainsi va l’Afrique

Afrique du Sud. L’ANC ébranlé par une nouvelle affaire de corruption

Ramaphosa, Zuma et Mapisa-Nqakula
Ramaphosa, Zuma et Mapisa-Nqakula
Mamadou Ousmanne
01/04/2024 à 10:13 , Mis à jour le 01/04/2024
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Les affaires de corruption touchant les figures emblématiques de l’ANC, parti au pouvoir en Afrique du Sud, se suivent et se ressemble. Une nouvelle affaire d’argent sale touche maintenant la président du parlement, Nosiviwe Mapisa-Nqakula, relevant, elle aussi, du parti de Mandela.

 Peu de temps après le verdict rendu par une commission indépendante à l’encontre de l’ancien chef de l’ANC, Jacob Zuma, concluant à son éligibilité suite à une affaire de corruption, c’est autour de sa camarade Nosiviwe Mapisa-Nqakula de défrayer la chronique pour le même motif. Présidente en exercice du Parlement, elle vient de faire l’objet d’une perquisition à son domicile à Johannesburg par une unité spéciale de police, agissant au nom de l'Autorité nationale des poursuites pénales (NPA).

Et pour cause, cette autre figure emblématique de l’ANC est accusée d’avoir sollicité et reçu au moins 200.000 dollars (4 millions de rands) en espèces auprès d'un ancien entrepreneur militaire au cours de son mandat de ministre de la Défense. Ces accusations ont été portées à son encontre, sous serment, par Nombasa Ntsondwa-Ndhlovu. Propriétaire de la compagnie de fret et de logistique «Umkhombe Marine», ce dernier a révélé, dans son affidavit, avoir donné des liasses d'argent à Mapisa-Mqakula à 10 reprises entre novembre 2016 et juillet 2019.

Prise de court, affidavit a pris un congé spécial, en urgence, de son poste de présidente de l'Assemblée nationale, avec effet immédiat. Elle a aussi lancé dans la foulée une tentative judiciaire urgente pour interdire aux forces de l'ordre de l'arrêter pour corruption.

A travers cette tentative, elle ambitionne d’obtenir une ordonnance du tribunal lui permettant de comparaître sur le banc des accusés sur convocation au lieu d'être arrêtée.

Les partis de l’opposition ne l’ont pas laissée faire. Ils exigent sa démission immédiate, estimant que «rien de moins que cela serait une parodie du Parlement et, plus important encore, de l'Afrique du Sud».

Une mention de censure a même été déposée pour ne lui laisser aucune chance d’échapper à la justice. 

En mars 2023, elle a survécu à la motion de censure déposée par le parti des Combattants pour la liberté économique (EFF) pour sa «mauvaise conduite».

Les affaires de corruption à répétition touchant des membres de l’ANC, y compris le président Ramaphosa, aggrave son impopularité. Le parti Mandela est annoncé perdant dans tous les sondages à la veille des prochaines élections générales prévues le 29 mai prochain.