Une réunion de haut niveau du Comité contre le terrorisme (CTC) relevant du Conseil de Sécurité de l’ONU a été tenue, le 30 septembre, au siège des Nations unies à New York. À l’ordre du jour : « Lutte contre l’incitation à commettre des actes terroristes motivés par l’extrémisme et l’intolérance ». Que ce Comité présidé par Raimonda Murmokaité, par ailleurs représentante permanente de la Lituanie à l’ONU, invite à cette occasion le Maroc à exposer son expérience dans ce domaine confirme que le pays est désormais considéré comme un bon exemple à suivre. Devant les membres du Conseil de Sécurité et d’autres Etats membres de l’ONU présents à cette réunion, le ministre des Habous et des affaires islamiques a montré comment le royaume promeut, depuis des siècles et encore plus aujourd’hui, l’islam tolérant pour lutter contre toutes les formes d’extrémisme. Il a également mis en exergue le rôle moteur de l’institution de la « Commanderie des croyants » dans la gestion des affaires religieuses. « En cette matière, la politique du Maroc puise dans la nature même du régime marocain, fondé depuis plus de dix siècles sur le fait que le Chef de l’Etat, aujourd’hui SM le Roi Mohammed VI, prend sa légitimité de sa qualité de Commandeur des croyants », a souligné Ahmed Taoufiq. Et d’ajouter : « On trouve l’attachement aux constantes de la religion sur lesquelles s’accordent unanimement tous les Marocains depuis plus de dix siècles ». Le ministre a précisé qu’en plus de la Commanderie des Croyants, ces fondamentaux sont le dogme « ash’arite », le rite « malékite » et la préservation et la protection de la dimension spirituelle de l’Islam. C’est clair qu’en accédant au trône, le roi Mohammed VI a donné un nouvel élan à l’institution de la Commanderie des croyants. Le souverain a renforcé le rôle du Conseil supérieur des Oulémas, mis fin aux divagations des muftis autoproclamés et endigué l’instrumentalisation de la religion à des fins politiques. Le ministre a expliqué que la Commanderie des croyants est exclusivement responsable de la protection de la religion et des affaires y afférentes. « La logique de l’allégeance ne laisse guère de place à quelconque projet politique fondé sur la religion », a expliqué Ahmed Taoufiq. La stratégie du pays en matière religieuse est aussi celle de l’ouverture vers les pays africains et d’ailleurs. D’une part, le Maroc a ouvert les portes de ses centres de formation religieuse à des imams de différents pays africains et de l’autre le royaume continue à envoyer ses propres imams dans différents pays à travers le monde. Ce sont autant de courroies de transmissions de l’islam universaliste, qui est celui de la paix, de la tolérance et de la fraternité. C’est ce qui fait aujourd’hui du pays musulman qu’est le Maroc un îlot de sérénité dans un océan de terreur.
La commune de Metz-Tessy constitue une partie du décor d’une pièce qui se joue au niveau national. Elle accueille sur son sol un des quatre laboratoires français de qualification biologique du don du sang. En effet, ces laboratoires qui étaient jadis au nombre de 14 (chacun dépendait chacun d’un établissement régional) sont désormais quatre. Et celui de Metz-Tessy en fait partie. Les autres sont à Montpellier, Lille et Angers. Sur la plateforme haut-savoyarde arrivent désormais des dons qui viennent d’Alsace, de Bourgogne, de Franche-Comté, de Lorraine, de Champagne et de Rhônes-Alpes. Soit 2 500 à 3 000 dons par jour. Ses 60 salariés peuvent en analyser 3 800 en cas de crise (soit 19 000 tubes). Et depuis septembre, elle a trouvé son rythme de croisière, après plusieurs mois d’intenses travaux.
Des enjeux de rapidité et de sécurité
C’est donc ici que sont passés au crible les tubes issus des poches des donneurs qui seront ensuite transfusées aux malades.
Ce laboratoire est une sorte de grand centre de contrôle qui permet de vérifier que les poches (restées sur place) pourront être utilisées par les établissements de santé. La France compte 1 600 000 donneurs. D’où de grands enjeux de rapidité et de sécurité pour les centres de qualification.
Pourquoi le centre de Metz-Tessy, créé en 1997, a-t-il été retenu pour faire partie des quatre structures qui officient sur le territoire ? Tout simplement parce les caractéristiques architecturales du bâtiment se prêtait à ces évolutions et que sa proximité avec les autoroutes facilitaient l’arrivée des tubes par navettes.
Par ailleurs, ce regroupement (qui avait agité les syndicats au moment de son lancement en 2010 à cause des mutations et reclassements) avait pour objectif de générer des économies. Le président national de l’EFT, établissement français du sang, François Touas, les estimait hier à 12 millions d’euros par an, soit un gain d’efficience de 15 %.
Des éléments qu’il a livrés hier lors de l’inauguration officielle du centre, avec visites des laboratoires à l’appui. C’est ainsi que professionnels de santé et élus ont défilé devant les 30 automates chargés des analyses.
De véritables machines de guerre technologiques, chargées de détecter la moindre anomalie, capables de très fortes cadences, en flux continue. Un automate peut livrer 160 résultats par heure et s’auto-contrôler en permanence.
Reçu le matin vers 5h30, chaque tube (5 sont prélevés par don) fait l’objet d’au moins 15 analyses. Ce qui veut dire que le centre de Metz-Tessy effectue par an plus de 9 millions d’analyses en immunohématologie, sérologie et biologie moléculaire.
Certains résultats doivent être livrés en priorité. Les tubes urgents, qui représentent la moitié de ceux reçus le matin, peuvent être entièrement qualifiés dès 14 h 30.
Une véritable course contre la montre qui peut aussi se corser lorsqu’il s’agit de pourvoir aux éventuelles défaillances d’un des trois autres centres. Dans le cadre d’un PCA (plan de continuité d’activité), le centre de Metz-Tessy, a dû traiter récemment (suite à des intempéries) des tubes destinés au laboratoire de Montpellier. Avant ce regroupement, chaque instance utilisait ses propres logiciels. Désormais, les frontières informatiques sont abolies.
Reste à savoir si un jour les laboratoires devront passer de 4 à 2. Hier, les responsables du site de Metz-Tessy ne voulaient pas envisager cette hypothèse, tout au bonheur d’être LE nouveau laboratoire du grand Est.
La tournée Startup Weekend Maroc 2014 revient sur le devant de la scène avec une 7e escale à Casablanca du 14 au 16 novembre 2014. Organisée par StartUp Maroc, en partenariat avec les organismes internationaux, l’OIT et l’APEFE, et l’OCP entrepreuneurship Network, l’édition de cette année rend la part belle aux femmes. Objectif : Promouvoir l’entrepreneuriat féminin au Maroc afin d’encourager les jeunes femmes à entreprendre, mais aussi sensibiliser la population sur l’importante contribution économique générée par les femmes. L’événement est un marathon de 54 heures pour créer des startups viables tout en étant coaché par des experts et des entrepreneurs reconnus.
La semaine boursière a été bonne et a bien absorbé la hausse de la fin de semaine dernière. Sur six jours, les indices européens et américains gagnent 2%, une progression très largement amplifiée à Kabuto-Cho par l’indice Nikkei 225 japonais (+7 %). Les tendances se sont prolongées sur le marché des changes – le dollar a pris 2% face à l’euro ce qui porte à 10% sa hausse depuis le début de l’année– et sur celui de l’énergie – recul de 4% du baril de brent, qui perd 25% depuis janvier.
Le flegme apparent des investisseurs contraste avec une actualité très fournie. En premier lieu, les élections législatives américaines qui mettent sous la coupe de la majorité républicaine les initiatives que l’administration Obama pourrait prendre. Une action politique imposant des consensus à Washington ne fait pas vraiment peur, d’autant que le grand affrontement de l’année dernière à la même époque sur le plafond de la dette fédérale n’a plus braiment lieu d’être. La croissance a en effet ramené le déficit à moins de 3% du produit intérieur brut.
Le deuxième grand rendez-vous de la semaine était donné à Francfort, à l’occasion de la réunion mensuelle des gouverneurs composant le comité de politique monétaire de la Banque Centrale Européenne. Alors qu’on craignait un affrontement entre les colombes (qui prônent une accélération du programme d’injections monétaires) et les faucons (désireux de contenir ces fameuses mesures « non conventionnelles »), le président Mario Draghi a pu faire état d’une unanimité stratégique. Avec un certain humour, il a déclaré lors de la conférence de presse suivant la réunion que « le dîner (de la veille) s’était mieux passé qu’il ne le craignait ».
L’objectif de faire passer le bilan de la banque centrale de 2.000 milliards d’euros à 3.000 milliards est réaffirmé et, bien que les mesures pratiques pour aller au-delà de ce qui est annoncé et permettent un redémarrage du marché du crédit ne soient pas détaillées, l’application du plan de relance et de lutte contre la déflation ne fait guère de doutes. L’union bancaire qui est une réalité européenne depuis dix jours a renforcé les pouvoirs de la BCE et elle a les moyens d’imposer sa vision.
Trois concepts directeurs
Les investisseurs trouvent de la visibilité et c’est un retour aux fondamentaux qui est perceptible sur les marchés. La croissance américaine confirmée, sur la base d’indicateurs avancés très positifs, la modération des prix de l’énergie et la poursuite de la publication des résultats des entreprises au troisième trimestre sont autant d’occasions d’arbitrages positifs. D’une façon générale, tout en restant assez volatiles, les Bourses ont à nouveau tendance à profiter des bonnes nouvelles et à limiter les effets de celles qui sont mauvaises.
Les niveaux de valorisation élevés incitent cependant à une grande rigueur dans le choix des actions, qui doivent composer la majorité des portefeuilles (entre 55 et 100 % suivant le profil de l’investisseur). Les concepts de croissance américaine, de dollar fort et de pétrole peu cher sont des bases solides, qui n’excluent pas des paris sur des secteurs cycliques, à l’exemple des cimentières (Lafarge) ou même des sidérurgiques (Arcelor).
Et toi, tu vas payer combien? Les résultats des banques se transforment en litanie de provisions enregistrées face à des litiges en cascade, à propos de manipulations du marché des changes, de ventes forcées de produits financiers ou de soupçons d’évasion fiscale.
HSBC, UBS, Deutsche Bank, JPMorgan… les grands noms de la finance ont publié leurs comptes trimestriels ces derniers jours. Au-delà des couplets divers de leurs affaires commerciales, leurs démêlés avec les autorités de régulation sont revenus comme un refrain lancinant.
On ne parle pas ici de menue monnaie: les banques inscrivent dans leurs comptes des dépenses à venir équivalentes à des centaines de millions d’euros, voire davantage, pour éviter des poursuites judiciaires, régler des amendes, indemniser des clients.
Cette multiplication des litiges est liée « à la volonté des autorités d’être un peu plus fermes après les errements du secteur bancaire. Cela passe par la réglementation Bâle III, mais aussi par une attention particulière aux manières de fonctionner au quotidien des banques », explique Christopher Dembick, économiste chez Saxo Bank.
Parmi ces procédures, l’affaire des manipulations du marché des changes mobilise des enquêteurs de plusieurs pays. Ils soupçonnent une entente illicite entre des cambistes, qui se seraient concertés afin d’influencer en leur faveur le taux de référence quotidien.
Sur ce marché gigantesque – 5.300 milliards de dollars de transactions par jour -, la moindre entorse aux règles de bonne conduite engendre un effet boule de neige financier.
D’après des sources proches du dossier, six banques -les britanniques Barclays, Royal Bank of Scotland (RBS) et HSBC, les américaines Citigroup et JPMorgan et la suisse UBS- négocieraient le montant de leurs pénalités avec les autorités américaines, mais aussi britanniques – en pointe sur ce dossier puisque 40% des échanges de devises transitent par la City de Londres.
L’agence Dow Jones Newswires a affirmé vendredi que ces régulateurs pourraient annoncer simultanément le montant des indemnités imposées aux banques d’ici une à deux semaines.
Les trois britanniques et JPMorgan ont précisé le montant des fonds mis de côté dans cette optique – de 378 millions de dollars pour HSBC à un milliard de dollars pour JPMorgan, qui est de surcroît menacée de poursuites pénales aux Etats-Unis.
Les barbeaux de Daech ont désormais leur succursale en Algérie. Les quarante voleurs du calife de Baghdad se sont organisés après une scission d’Aqmi. On sent bien que ce n’est pas une question de foi, mais c’est à qui peut allonger plus de dollars. On voit bien que pour le moment, c’est Daech qui est le plus riche. Toutes ces Toyota flambant neuves qui écument les dunes, ce n’est pas un spectacle de pauvres.
L’ancien Premier ministre et membre fondateur de l’USFP estime que le roi a clarifié la position du Maroc à l’égard de ses provinces du Sud. Une position partagée également par des politologues.
« Il y a dans ce discours des vérités importantes qui interpellent plusieurs parties dans le but d’agir sérieusement et avec responsabilité. Il s’adresse notamment aux citoyens et à nos voisins », a déclaré à Le360 El Youssoufi, un des membres fondateurs de l’USFP. « Le roi nous a habitués à clarifier les positions du Maroc à l’égard de ses provinces du sud. La position de nos voisins porte atteinte à nos intérêts et à ceux de la région. La construction du Maghreb est gelée et cela a des répercussions négatives sur l’économie régionale et sur les intérêts des peuples de la région. Il faut reconnaître que la position de l’Algérie fait du tort au Maghreb ».
Par ailleurs, le président du Centre marocain des études stratégiques Mohamed Benhamou a abondé dans le même sens, qualifiant le discours du roi « d’historique, ferme et clair ». « Ce discours pointe du doigt les ambiguïtés de certaines parties en particulier celles en provenance d’Alger, des Nations-Unies et appelle à la clarté dans les positions. On ne peut plus continuer de divulguer de fausses allégations en instrumentalisant les droits de l’Homme et en avançant des mensonges selon lesquelles le Maroc exploite les ressources de cette région. Cette région fait partie de notre corps et nous y avons investi parce que nous sommes un et un seul corps », a souligné le politologue, assurant que le royaume « ne peut plus accepter cette déformation de l’histoire ».
De son côté, un autre politologue, Saoud Al Atlassi, a estimé que le discours du roi est un « manifeste, un début d’une nouvelle ère. Il est l’équivalent du discours royal du 9 mars 2012 qui introduit d’importantes réformes politiques et sociales ». « Il s’adresse, selon lui non seulement à nos voisins mais aussi aux citoyens malveillants qui profitent de l’économie de rente au nom du patriotisme. On est patriote ou un traitre, on ne peut pas être les deux à la fois ». S’exprimant en sa qualité de représentant de l’Organisation afro-asiatique pour la paix et la solidarité, Atlassi estime que le message est clair pour ceux qui doutent encore de la Marocanité du Sahara. « Le souverain a insisté sur le fait que l’affaire du Sahara n’est pas une question de frontière mais d’existence ».
Le Burkina Faso semble se diriger vers une sortie de crise. Zéphirin Diabré, entouré de tous les membres de l’opposition, a tenu ce lundi soir une conférence de presse où il a parlé d’une solution de consensus. L’Union africaine a pour sa part donné un délai de 15 jours aux militaires pour restituer lepouvoir aux civils, sous peine de sanctions. Le déroulé de la journée.
Les heures sont données en temps universel (TU).
19h12 : C’est peut-être bien le bout du tunnel que l’on aperçoit au siège de l’opposition politique, nous indique notre envoyé spécial à Ouagadougou, Frédéric Garat. Le leader de l’opposition, Zéphirin Diabré, vient de déclarer que l’armée était entièrement disposée à se concerter avec les forces vives de la nation – les politiques, les religieux, les chefs coutumiers, les syndicats et autres associations – pour établir un schéma écrit devant conduire à un processus de transition démocratique conforme à la Constitution. En clair, un document pourrait être produit par des juristes, des constitutionnalistes, pour être ensuite soumis aux politiques et à la société civile pour validation de leur part. Aussitôt fait, on pourra revoir qui dirigera le pays jusqu’à des élections libres démocratiques au Burkina Faso, impérativement avant novembre 2015.
L’une des sources de notre envoyé spécial indique que des juristes planchent déjà sur un tel document qui pourrait être connu jeudi, date à laquelle doit se tenir un sommet de la Cédéao à Accra sur la crise au Burkina Faso. Le Burkina pourrait alors produire devant la communauté ouest-africaine les fruits de son travail.
Reste ensuite la question épineuse de la direction transitoire du pays. Toujours de bonne source, on nous indique qu’il pourrait y avoir un président de la transition issu de la société civile – on sait que c’est un point crucial. L’armée et à ses représentants pourraient quant à eux se voir confier une sorte de « super ministère » en charge des questions de sécurité et de défense. Une sorte de direction bicéphale où personne ne serait lésé ; ni la société civile qui a renversé Blaise Compaoré jeudi dernier, ni l’armée qui a permis d’assurer une certaine stabilité du pays pendant ces cinq jours historiques pour le Faso.
18h20 : Paris « suit avec la plus grande attention la situation au Burkina Faso », s’est borné à déclarer lundi le ministère français des Affaires étrangères, interrogé par l’Agence France-Presse sur la prise de pouvoir ce week-end par le lieutenant-colonel Isaac Zida. Contrairement à Washington, autre allié privilégié du Burkina qui a réclamé ce week-end un retour du pouvoir aux civils, Paris, qui avait salué vendredi le départ sous la pression de la rue du président déchu, est resté silencieux.
« On veut une solution satisfaisante pour les Burkinabés qui réclament un accord avec l’opposition, le rétablissement de la Constitution et un processus conduisant à des élections démocratiques », souligne une source française, estimant qu’ « il ne faut pas désespérer de l’évolution de la situation ». Conformément à sa volonté officielle de privilégier des « solutions africaines », Paris a souhaité en outre laisser d’abord s’exprimer l’Union africaine (UA), qui a donné lundi deux semaines au Burkina pour un retour à un pouvoir civil.
17h45 : Simeon Oyono Esono, le chef du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine et ambassadeur de Guinée Équatoriale auprès de la Cédéao qui avait annoncé plus tôt dans l’après-midi que l’Union africaine donnait aux militaires burkinabè 15 jours pour restituer le pouvoir aux civils, faute de quoi elle imposerait des sanctions a ajouté que l’Union africaine était « persuadée que le changement était allé à l’encontre de la démocratie ». « Cependant, a-t-il poursuivi, nous savons que c’est la pression populaire qui a mené à la démission du président. Les forces armées ont profité de ces circonstances pour accéder au pouvoir mais le peuple est à l’origine ».
« Ayant pris note de l’origine populaire de la révolte qui a abouti à une prise de pouvoir par les militaires, nous avons décidé d’un délai de deux semaines, période à l’issue de laquelle nous imposerons des sanctions » a-t-il précisé. A l’issue du délai de deux semaines décrété par l’UA, cette dernière dépêchera un envoyé spécial dans le pays et se réunira à nouveau afin d’examiner la situation et décider des mesures à prendre.
17h00 : Les entreprises françaises implantées au Burkina Faso ont commencé à prendre des mesures de précaution pour leurs personnels et leurs installations, même si le risque matériel et l’enjeu économique restent réduits. De l’avis d’un spécialiste de la sécurité des expatriés, le risque est très limité au Burkina Faso. « Pour l’instant, il n’y a pas de demande de départ, les gens attendent que la situation se stabilise », témoigne Bernard Jacquemart, directeur de l’information de la société Scutum Security First, qui conseille plusieurs entreprises françaises présentes au Burkina Faso et qui a été interrogé lundi par l’Agence France-Presse.
À Paris, le ministère des Affaires étrangères, qui ne s’est pas encore officiellement exprimé sur la situation, indique que plus de 3 500 ressortissants y sont inscrits au registre des Français vivant hors de France. Comme de rigueur dans ces circonstances, une cellule téléphonique a été établie par l’ambassade depuis le début de la crise et des messages ont été diffusés par SMS ou par courriel via le logiciel Ariane.
« Le principal message est de leur dire de rester chez eux », souligne le Quai d’Orsay, qui dément formellement les rumeurs d’évacuation ayant circulé ces derniers jours. Le ministère a dénombré 62 entreprises implantées au Burkina Faso mais ne communique pas de liste exhaustive. Selon le ministère des Affaires étrangères, le Burkina Faso était en 2013 le 85ème client de la France dans le monde, avec près de 332 millions d’euros d’exportations, loin derrière le Sénégal (plus de 700 millions d’euros) et la Côte d’Ivoire (plus d’un milliard d’euros).
16h50 : L’Union africaine donne aux militaires burkinabè 15 jours pour restituer le pouvoir aux civils, faute de quoi elle imposera des sanctions. « Nous demandons aux forces armées de transférer le pouvoir auxs autorités civiles, et le conseil a décidé que ce transfert devrait s’opérer dans une période de deux semaines », a déclaré Simeon Oyono Esono, chef du conseil de Paix et de sécurité de l’UA.
16h30 : Dans la sous-région ouest-africaine, la plupart des autorités sont restées jusqu’ici très silencieuses après la chute de Blaise Compaoré. Mais derrière ce silence officiel, les partis politiques majoritaires ne cachent pas leur sentiment. À Bamako par exemple, au Rassemblement pour le Mali (RPM) du président Ibrahim Boubacar Keita, on ne cache pas sa satisfaction après la chute d’un président Compaoré qui est resté 27 ans au pouvoir. Voici la réaction du professeur Boul Kassoum Haïdara, porte parole du RMP et président de la coalition de la majorité présidentielle, joint au téléphone par Christine Muratet, de RFI.
« Nous avons apprécié le geste héroïque du peuple burkinabè qui s’est élevé contre une dictature de plus de 27 ans et je crois que l’exemple doit faire tache d’huile dans certains de nos pays dont les présidents veulent se pérenniser au pouvoir » a-t-il estimé. « C’est donc un exemple à saluer et nous encourageons les forces vives de la nation burkinabè à s’unir afin que le pays retrouve rapidement la paix, la stabilité et le retour à une vie normale. Je ne pense pas que l’armée, a-t-il poursuivi, va vouloir conserver le pouvoir car c’est une victoire acquise par le peuple et il appartient au peuple de gérer cette victoire. Ce sont les civils qui ont mené le combat, ce sont eux qui ont compté leurs morts. Il faut donc absolument que ce soit eux qui gèrent leur pouvoir. Il faut que cela soit compris et entendu par les jeunes militaires qui veulent s’accaparer ce pouvoir », a-t-il conclu.
15h30 : Devant le corps diplomatique, le lieutenant-colonel Zida s’est donc engagé ce matin à ce que la transition soit dirigée par « une personnalité consensuelle » et « dans un cadre constitutionnel ».On se dirige donc probablement vers une réactivation de la Constitution, et en particulier des paragraphes qui traitent de la vacance du pouvoir. La Constitution prévoit que le président de l’Assemblée nationale devient le président intérimaire. Mais le problème, c’est que ce dernier, Soungalo Ouattara, est en fuite, probablement en Côte d’Ivoire comme le président déchu Compaoré. Dans ce cas de figure, c’est donc plutôt une personnalité consensuelle qui doit être identifiée. C’est une tâche complexe dans la mesure où l’opposition a peiné à s’entendre jusqu’à présent.
Cette déclaration d’Isaac Zida a néanmoins une certaine portée dans le contexte actuel, à un moment où le mouvement citoyen réclame à cor et à cris que les militaires cèdent la place aux civils. De son côté la communauté internationale souhaite également que la future architecture de la transition soit dirigée par des civils, par des hommes politiques. Ces derniers vont s’exprimer avant la fin de la journée puisque le Cepof, la coalition des mouvements d’opposition a prévu de faire ces déclarations pour faire part de ses exigences et de ses positions.
13h30 : Alors que le lieutenant-colonel Zida semble donc s’être décidé à ouvrir la porte à une solution de consensus et à une transition démocratique débouchant sur la désignation d’un civil au pouvoir, la situation au Burkina Faso est au cœur d’une réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine qui a débuté, à 12h00 TU à Addis-Abeba, en Ethiopie.
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11h50 : Le lieutenant-colonel Isaac Zida a promis lundi une transition « dans un cadre constitutionnel » lors d’une rencontre avec le corps diplomatique à Ouagadougou. « Le pouvoir exécutif sera conduit par un organe de transition dans un cadre constitutionnel. Cet organe de transition sera dirigé par une personnalité consensuelle désignée par tous les acteurs de la vie nationale », a-t-il déclaré devant les diplomates.
La communauté internationale, notamment les États-Unis ont condamné la prise de pouvoir par les militaires et exigé un retour à l’ordre constitutionnel, après la chute du président Blaise Compaoré vendredi, à l’issue de 27 ans au pouvoir. « Nous ne sommes pas là pour usurper (…) le pouvoir », a déclaré un peu plus tard le lieutenant-colonel à des journalistes. M. Zida n’a pas précisé de calendrier d’action devant les diplomates, mais a souhaité un délai « le plus bref possible ».« Nous voulons aller très vite », a-t-il ensuite redit aux journalistes.
11h45 : Invité ce matin sur l’antenne de RFI, Francis Kpatindé, journaliste et maître de conférences à Sciences-Po Paris, a affirmé qu’il ne croyait « pas du tout » que le lieutenant-colonel Zida soit manipulé à distance par Blaise Compaoré. «Vous avez dû remarquer que le mouvement citoyen, le « Balai citoyen » et les jeunes ont semblé le soutenir », a expliqué le journaliste. « En face de lui, il y a le général Honoré Traoré, le chef d’état-major, général des Armées qui est plutôt un homme, en dépit de tout, qui est proche de Blaise Compaoré, dont il a été le premier aide de camp après l’assassinat de Thomas Sankara. Maintenir quelque part Traoré au pouvoir aurait été aux yeux de la population, perpétuer le pouvoir de Blaise Compaoré», a repris Francis Kpatindé. Selon lui, « l’heure n’est plus aux militaires, fussent-ils providentiels ; l’heure est à une démocratie beaucoup plus ouverte et le pouvoir militaire doit obéir au civil, et le Burkina Faso ne peut pas échapper à cette règle-là ». Retouvez l’intégralité de l’interview en cliquant ici.
11h30 : Le lieutenant-colonel Zida promet une transition « dans un cadre constitutionnel », annonce une dépêche de l’Agence France-Presse.
11h00 : Ce matin, la capitale avait retrouvé le calme et, ce lundi, les habitants ont repris le travail et les écoliers le chemin des classes, les établissements scolaires ayant rouvert leurs portes. Le couvre-feu a par ailleurs été allégé, il est désormais fixé de minuit à 5h00 du matin. Les frontières terrestres aussi ont rouvert et, normalement, le trafic aérien devrait reprendre peu à peu à l’aéroport de « Ouaga ». À signaler, parallèlement, l’inquiétude de l’épouse de l’ancien général Kouamé Lougué qui avait tenté en vain de prendre le pouvoir dimanche lors d’une allocution avortée dans les locaux de la télévision publique RTB. Elle est sans nouvelle de son mari depuis les échauffourées qui ont eu lieu à la RTB suite à son annonce, non diffusée.
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10h45 : Le lieutenant-colonel Zida rencontre en ce moment des représentants du corps
diplomatique au ministère des Affaires étrangères, tandis que les chefs de
l’opposition doivent se concerter en milieu de journée au siège du parti de leur chef de file, Zéphirin Diabré.
Le chef du régime de transition s’était déjà entretenu dimanche soir avec les ambassadeurs de France, des États -Unis et de l’Union européenne, mais rien n’a filtré sur leurs discussions, les diplomates se refusant à toute déclaration. La communauté internationale avait toutefois vivement réprouvé la prise de pouvoir de facto par les militaires.
Les États -Unis, alliés de poids, avaient entre autres condamné « la tentative de l’armée burkinabè d’imposer sa volonté au peuple », appelant « l’armée à transmettre immédiatement le pouvoir aux autorités civiles ». De son côté, la médiation internationale tripartite au Burkina, conduite par l’ONU, l’Union africaine (UA) et la Cédéao, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, a évoqué la menace de « sanctions » si l’ordre constitutionnel, qui prévoit un intérim du président du Parlement, n’était pas respecté.
Quant à l’Union européenne, elle a demandé à l’armée burkinabè à respecter les droits fondamentaux de la population, y compris celui de manifester pacifiquement,
tandis que le président ghanéen John Dramani Mahama, qui dirige la Cédéao, a
appelé « au dialogue » et à la retenue pour éviter que « la situation déjà précaire » ne dégénère. La France en revanche ne s’est pas encore exprimée sur les derniers événements.
9h30 : On évoque la possibilité de réactiver la Constitution suspendue depuis quelques jours par le chef militaire, ce qui permettrait au Conseil constitutionnel de constater la vacance du pouvoir, y compris au niveau du président de l’Assemblée nationale, puisque celui-ci est en fuite en Côte d’Ivoire. Dès lors le conseil pourrait se tourner vers l’ensemble des forces vives du pays pour qu’elle désigne en consensus un nouveau président de transition qui pourrait être alors un civil. Est-ce que l’armée acceptera cette option ? Est-ce que le profil d’un homme ou d’une femme consensuel existe au Burkina Faso ? On devrait le savoir dans les prochaines heures.
Parmi les personnalités reçues hier, on note qu’il y avait l’ancien président Jean-Baptiste Ouédraogo, au pouvoir entre novembre 1982 et août 1983. Après cette rencontre il avait appelé ses concitoyens au calme et à la reprise du travail. Une autre série de consultation aura lieu dans la journée avec les autorités coutumières et religieuses notamment.
La situation au matin du lundi 3 novembre
8h00 : La contestation d’hier dimanche s’était traduite, par un épisode assez rocambolesque, où l’on a vu une immense foule faire le siège de la RTB, la Radio-Télévision nationale, en scandant le nom de Saran Sérémé, qui est la présidente d’un parti de l’opposition à Blaise Compaoré, le PDC. Cette foule souhaitait la voir prendre la tête du pays, le temps de la transition démocratique, une foule qui voulait absolument qu’elle se rende à la télévision nationale pour faire cette annonce au plus grand nombre.
En fait, selon Saran Sérémé elle-même, qui s’expliquera un plus tard dans la journée, il s’agissait là d’un immense malentendu. Les Burkinabè massés place de la Nation et très impatients de voir un civil organiser la transition, l’ a littéralement forcée à se rendre à la télévision, ce qu’elle n’a finalement pas fait. Au contraire d’un général, le général à la retraite Kouamé Lougué, qui lui a pris tout le monde de vitesse, en se déclarant chef de l’Etat au nom du peuple. Une annonce parfaitement vaine car les caméras de la RTB n’étaient même pas branchées au moment de cette annonce !
Il y a pas mal de confusion, pas mal de cafouillage, en ce moment, au Burkina Faso où la société civile et les partis politiques maintiennent toujours la pression sur l’armée. A ce titre, en fin de journée, le colonel Auguste Barry, porte-parole du lieutenant-colonel Zida, s’était fendu d’un communiqué. Un communiqué dans lequel il stigmatisait ces initiatives d’auto-proclamation à la télévision publique et dans lequel il rappelait que si les forces armées burkinabè occupaient un leadership dans le pays, c’était à l’appel des forces vives du pays, pour se prémunir contre un chaos, qui aurait pu s’installer après le soulèvement de jeudi dernier.
Parallèlement, une médiation internationale est toujours en cours, pour tenter de trouver une issue à la crise. Une mission conjointe des Nations unies, de l’Union africaine et de la Cédéao, la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest, qui a rencontré tous les acteurs de la crise. Elle demande le retour à l’ordre constitutionnel, avec à sa tête, un civil.