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African Dream

Minerais essentiels. L’avenir des techno-industries se joue en Afrique subsaharienne

Illustration DALL-E- Extraction de minerais essentiels
Illustration DALL-E- Extraction de minerais essentiels
Oumaima Bouzmane
19/09/2024 à 12:05 , Mis à jour le 19/09/2024

L’Afrique subsaharienne détient la plus grande part des minerais essentiels pour la fabrication de divers produits nécessaires aux technologies qui sont en cours de développement actuellement dans le monde. Il s’agit d’une source de création de richesse qui pourrait tout changer dans cette région.

L’Afrique subsaharienne possède environ 30% des réserves de minerais essentiels. Ces éléments naturels sont très recherchés pour la fabrication de produits nécessaires à la transition énergétique, allant des voitures électriques aux panneaux photovoltaïques et autres composants. Selon l’Agence internationale de l’énergie, de 2022 à 2050, la demande de nickel, par exemple, doublera. Celle de cobalt triplera, mieux celle de lithium décuplera.

La demande en produits générés par ces minerais essentiels augmentera largement sur le marché mondial. Les recettes mondiales qui seront tirées de l’extraction de seulement quatre minerais clés (le cuivre, le nickel, le cobalt et le lithium) au cours des 25 prochaines années sont globalement estimées à 16.000 milliards de dollars de 2023.

L’Afrique subsaharienne a d’excellentes chances de collecter plus de 10% de ces recettes, soit une augmentation possible de 12% de son PIB d’ici 2050. Elle pourrait faire encore mieux, en transformant ces minerais localement. C’est ce qui lui permettra de se propulser sur le marché mondial et gagner au minimum 12% dans son PIB à l’horizon 2050, selon des estimations concordantes.

À l’état brut, par exemple, la bauxite se vend au prix de 65 dollars la tonne, mais après sa transformation en aluminium, elle se vend au prix de 2.335 dollars la tonne, selon les prix en vigueur à la fin de 2023.

L’évolution de secteurs locaux de transformation pourrait non seulement augmenter considérablement la valeur ajoutée générée, mais créer des emplois, augmenter les recettes fiscales, appuyant ainsi le développement durable et la lutte contre la pauvreté.

Réformes vitales

Pour mener à bien cette création de chaine de valeur, les pays concernés doivent entamer des réformes structurelles afin de soutenir les sociétés minières nationales et les secteurs de transformation connexes. Ces pays doivent aussi développer un climat d’affaires plus favorable en renforçant les marchés financiers intérieurs et en améliorant l’accès au financement.

Pour gérer de manière responsable la manne que généreront les ressources intelligemment exploitées, la mise en place d’institutions transparentes est nécessaire. La reddition des comptes doit entrer dans les mœurs, sans heurts, avec un régime fiscal approprié et une saine gestion des finances publiques.