Les États-Unis poussent à l’octroi pour l’Afrique de deux sièges permanents au Conseil onusien de sécurité, mais sans droit de véto. La restructuration ainsi envisagée nécessite l’approbation des deux tiers de l’Assemblée générale de l’ONU.
L'ambassadrice des États-Unis auprès de l'ONU l’a annoncé, jeudi 12 septembre, lors d'un discours devant le Conseil des relations extérieures. Linda Thomas-Greenfield a affirmé que son pays est favorable à la création de sièges permanents supplémentaires. Deux pour l’Afrique et le troisième pour les petits états insulaires en développement. La diplomate américaine n’a pas précisé le nombre total de membres permanents et non permanents que pourrait compter le Conseil élargi, si l’ambition américaine venait à être concrétisée.
« Cette évolution représente une étape importante vers une reconnaissance accrue du rôle de l’Afrique dans la gouvernance mondiale et souligne la nécessité de continuer à plaider pour une réforme plus substantielle des institutions internationales », déclare Yassine El Yattioui, expert en relations internationales et secrétaire général de NejMaroc.
Il s’agit d’une suite logique de l’annonce faite il y a deux ans par le président américain sortant, Joe Biden dans le cadre de ce qui était alors perçue comme étant démarche d’apaisement des relations afro-américains. L'Afrique dispose de trois sièges non-permanents au Conseil de sécurité, ce qui réduit leurs champs d’expression.
«Avec près de 30% des États membres de l’ONU, l’Afrique est sous-représentée au sein du Conseil de sécurité, malgré l’importance des questions africaines dans les débats mondiaux», souligne Yassine El Yattioui. Et cet expert d’ajouter : « Pourtant, le continent n’est représenté que par trois sièges non-permanents, dont la rotation ne permet pas une représentation continue ou cohérente des intérêts africains ».
Composé de onze membres en 1945, le Conseil de sécurité a pour mission de maintenir la paix et la sécurité mondiale et possède le pouvoir d’imposer des amendes, de décréter des embargos sur les armes et d’autoriser le déploiement de forces. En 1965, le nombre de membres est passé à 15, comprenant cinq pays disposant d’un droit de veto permanent (la Russie, la Chine, la France, les États-Unis et la Grande-Bretagne) et dix gouvernements élus pour un mandat de deux ans.
Tout changement de structure du Conseil de sécurité de l’ONU doit être entériné dans la charte des Nations unies, ce qui requiert l’approbation des deux tiers de l’Assemblée générale, dont les cinq pays disposant d’un droit de veto au Conseil.
