Dans le football aussi, l’argent est le nerf de la guerre. Si les salaires des joueurs ont souvent été pointés du doigt, notamment pour leur niveau mirobolant, la rétribution des sélectionneurs, elle, a souvent été mise de côté. Pourtant la question des salaires des sélectionneurs de football en Afrique reste délicate, en partie en raison du financement public de leurs rémunérations, souvent élevées par rapport aux ressources limitées des fédérations.
Dans un contexte teinté de méfiance, notamment de la part des médias et des commentateurs, les entraîneurs étrangers, principalement européens, dominent souvent les échelles salariales en Afrique, tandis que les sélectionneurs locaux peinent à obtenir des rémunérations équivalentes. Cette réalité ne manque pas de déclencher des polémiques nationales dès que les résultats ne sont pas au rendez-vous. Même quand l’avantage salarial tourne au sélectionneur local, comme c’était le cas en Algérie. Djamel Belmadi percevait jusqu'à 205.000 euros par mois avant son limogeage. Un record ! Son successeur, Vladimir Petkovic, touche 135.000 euros, selon le journal Le Monde.
La question du recrutement d’un sélectionneur local, moins cher et quelques fois plus performant, est une sorte de serpent de mer dans les milieux footballistiques africains.
Mais les salaires reflètent souvent les performances : par exemple, au Maroc, Walid Regragui, devenu une véritable légende locale après la demi-finale au mondial qatari, gagne 70.000 euros. C’est presque autant que l’entraîneur belge de l’Afrique du Sud, Hugo Broos, qui émarge à 75 000 euros. De son côté, Aliou Cissé, champion d’Afrique avec le Sénégal, est payé 46.000 euros.
Toutefois, certaines équipes moins performantes, comme le Soudan, offrent des salaires compétitifs à leurs entraîneurs, ce qui leur permet de compenser leur manque d’attractivité. À l’opposé, des sélections moins renommées comme le Burundi et Djibouti versent moins de 5.000 euros par mois à leurs entraîneurs.
Le déséquilibre des salaires entre sélectionneurs souligne la disparité entre les sélections. Par ailleurs, certains entraîneurs étrangers acceptent des salaires modestes pour booster leur carrière en Afrique. Un choix qui peut bénéficier aux fédérations en quête de talents à moindre coût.