Ils rêvaient d’une croisière verte en Afrique à travers un projet «dans l’air du temps» et ils l'ont fait. Leur source d’inspiration : Une croisière historique menée dans les années 1920.
Éric Vigouroux, un ancien pilote du Rallye Dakar (avec pas moins de 15 participations à son actif), et trois autres camarades s’apprêtent à traverser le continent africain à partir du 28 octobre, tout un symbole. À la même date en 1924, une expédition automobile en terre africaine a été initiée par André Citroën.
Cent ans après la plus audacieuse des expéditions du monde d’avant, une autre débutera à Ouarzazate au Maroc pour se terminer au Cap en Afrique du Sud. L’équipe de la croisière verte veut prendre son temps. Pas question d’appuyer sur l’accélérateur : les aventuriers souhaitent profiter des paysages et rencontrer les gens, avec l’évasion comme maître-mot.
Durant cette épopée de 14 000 kilomètres le long de la côte ouest, via le Sénégal, le Congo ou l’Angola, les Citroën Ami rechargeront leurs batteries sur tous les sites de production d’énergie renouvelable existants. Bien loin des sensations de vitesse, le temps de recharge — 5 heures au minimum par jour — leur permettra d’assouvir leur soif de découverte, car le véhicule sélectionné est l'une des voitures électriques les plus compactes disponibles sur le marché, fabriquée au Maroc et distribuée dans toute l'Europe. Sa vitesse maximale est de 45 km/h. Modifiée pour l’occasion, un kit solaire composé de 40 panneaux, installé à proximité du siège passager, fournira l'électricité nécessaire pour faire avancer l'expédition, permettant ainsi de parcourir environ 250 kilomètres par jour, avec une arrivée espérée au Cap mi-janvier.
Au-delà des contraintes géopolitiques (le parcours n'est pas exactement identique à celui emprunté en 1924 et une large partie de la bande sahélo-saharienne sera contournée pour des raisons de sécurité), Éric Vigouroux et ses coéquipiers souhaitent mettre en lumière la mobilité durable. Si André Citroën avait lancé cette aventure en 1924 pour démontrer la fiabilité de ses voitures et les avancées technologiques de son temps, aujourd'hui, ils sont convaincus que les technologies actuelles et futures peuvent offrir au continent africain la possibilité d’exploiter les énergies propres pour ses déplacements.
Les quatre aventuriers ont quitté la France mardi 22 octobre. Et pour immortaliser cette belle aventure tout en la relayant, ils sont accompagnés par un réalisateur, lui aussi juché sur une moto électrique. Preuve s’il en fallait que mobilité durable et tourisme, de surcroît sur le continent africain, peuvent faire bon voyage !