Le Sénégal cherche un nouvel accord avec le FMI. Le dernier en date remonte à 2023. Mais le président Bassirou Diomaye Faye a commandé un audit des finances publiques peu après son accession à la présidence sénégalaise. Et le mois dernier, cette étude a conclu que le déficit public et le déficit budgétaire du pays sont plus élevés que prévu. De quoi amener le Sénégal et le Fonds monétaire international à entamer de nouvelles discussions.
Conclure des accords avec le FMI est essentiel pour le Sénégal pour plusieurs raisons. Ce sont ces accords qui permettent de stabiliser l'économie en offrant des financements d'urgence lors des crises, ce qui aide à maintenir les réserves de change et la confiance des investisseurs. Par ailleurs, le FMI conditionne souvent son soutien à des réformes économiques, ce qui peut améliorer la gestion des finances publiques, renforcer les institutions et favoriser une croissance durable à long terme.
Grâce à ces accords, le Sénégal peut accéder à des prêts et à des financements d'autres bailleurs de fonds, attirés par l'engagement du pays à adopter des politiques économiques responsables. Cela renforce également la crédibilité du Sénégal sur la scène internationale, démontrant ainsi sa volonté de gérer ses finances de manière rigoureuse, ce qui peut attirer davantage d'investissements étrangers.
Le FMI propose également une expertise technique et des conseils précieux, aidant le pays à mieux gérer ses politiques économiques et financières. En s'engageant dans ces discussions et en mettant en œuvre des réformes, le Sénégal se prépare à prévenir d'éventuelles crises économiques futures. En somme, ces accords représentent une opportunité pour le Sénégal de consolider sa stabilité économique, d'améliorer sa gestion financière et de promouvoir un développement durable.
Or, actuellement, l'accord avec le FMI est en pause et doit être réactualisé. C'est ce qu'a expliqué cette semaine le ministre des Finances, Cheikh Diba, depuis Washington, en marge des réunions annuelles du Fonds monétaire International. Des propos rapportés par l'agence Bloomberg.
L'an dernier, sous la présidence de Macky Sall, un accord avait été trouvé avec le FMI pour que l'institution prête 1,8 milliard de dollars au Sénégal. Plusieurs décaissements ont été effectués l'an dernier. Le pays attendait, de plus, près de 340 milliards de francs CFA d'ici à la fin de l'année. Mais cet argent ne devrait finalement pas arriver avant 2025, a estimé vendredi Cheikh Diba.
Le mois dernier, le Premier ministre Ousmane Sonko avait annoncé, après un audit, que le déficit du pays était en réalité près de deux fois plus élevé qu'estimé sous le gouvernement précédent. Environ 10% en moyenne sur quatre ans, au lieu de 5,5% annoncés précédemment. Un état des finances publiques qui justifie une révision de l'accord avec le FMI, voilà pourquoi le ministre des Finances espère voir les discussions aboutir avant la fin du mois de mars prochain.
Des discussions qui interviennent dans un contexte très particulier. Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a promis de renégocier certains accords internationaux, et ce, pour plusieurs raisons. Il souhaite rétablir ce qu'il considère comme une "souveraineté bradée" à l'étranger. Au-delà des conventions signées avec le FMI, parmi les accords qu'il veut renégocier, on trouve les contrats gaziers et pétroliers, ainsi que les accords de pêche signés avec l'Union européenne.
Cette initiative s'inscrit dans une volonté plus large de renforcer la souveraineté économique du Sénégal et de garantir que les ressources naturelles du pays bénéficient davantage à la population sénégalaise. En mettant en place une commission pour réexaminer les contrats stratégiques, le président Faye cherche à s'assurer que ces accords sont équitables et profitent réellement au développement du pays. Ce n’est donc pas une mince affaire qui attend le gouvernement sénégalais.