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Conquêtes

Mine. Le Nigeria veut séduire les investisseurs étrangers

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Mamadou Ousmanne
15/11/2024 à 18:12 , Mis à jour le 15/11/2024

Le Nigeria met en avant son secteur minier en pleine émergence, avec l’ambition d'attirer jusqu'à 500 millions de dollars d’investissements étrangers. 

 L'exploration minière au Nigéria reste insuffisamment financée, plusieurs projets étant bloqués à l’étape de l’exploration en raison de l'accès limité au financement pour la conception, la construction et la production. 

Le risque financier élevé et le manque d'expertise représentent des obstacles majeurs à l’engagement du secteur privé. 

Malgré ses obstacles, le Nigéria fait les yeux doux aux investisseurs sud-africains. Lors d’un road show, de quatre jours, lancé le 6 novembre en Afrique du Sud, au Sandton Convention Centre, le Haut-Commissariat du Nigéria a reçu l’appui de la banque d'investissement sud-africaine Rosebank Capital pour vendre ses projets axés sur les minéraux solides.

Les Nigérians cherchent à mobiliser les investissements directs étrangers, leur pays étant riche en ressources minérales telles que l’or, la tantalite, le calcaire et le lithium, avec un potentiel minier estimé à 700 milliards de dollars. Toutefois, ce trésor naturel demeure largement inexploité.

« Nous visons au moins 500 millions de dollars d’investissements initiaux et cela progresse très bien. Nous discutons déjà d’un projet unique d’une valeur de 200 millions de dollars », affirme Niyi Oloruntoba, PDG de Rosebank Capital. De quoi donner de l’espoir aux Nigérians. 

« Le secteur des minéraux solides offre au Nigéria une formidable opportunité de diversifier son économie. En exploitant ce secteur, le Nigéria pourrait ajouter 25 milliards de dollars à son PIB au cours des dix prochaines années et générer jusqu’à 3 millions d’emplois. », assure, de son côté Yemi Kale. Cet ancien directeur du Bureau national des statistiques (NBS) est aujourd’hui économiste en chef de la Banque africaine d’import-export (Afrexim).

Malgré ces perspectives prometteuses, Kale a souligné que les efforts pour diversifier l’économie nigériane se heurtent à des obstacles structurels, notamment un manque de planification nationale cohérente et un investissement insuffisant dans les secteurs non pétroliers. Le pays reste largement dépendant des exportations de pétrole brut, qui représentent environ 90 % de ses recettes d’exportation et plus de la moitié de ses revenus publics.

Face à la baisse des revenus pétroliers, le Nigéria cherche à diversifier ses sources de revenus, une démarche qui a été souvent freinée par le manque de volonté politique. Malgré tout, Mary Ogbe, secrétaire permanente du secteur des minéraux solides, reste confiante : « Nous avons l’ambition d’attirer des investisseurs mondiaux grâce à une série d’initiatives politiques, comprenant des exonérations fiscales pour les équipements miniers et une garantie de rapatriement de 100 % des bénéfices vers le pays d’origine des investisseurs ». 

Dans l'espoir d'attirer des investisseurs, le Nigéria développe des infrastructures essentielles et organise les mineurs artisanaux en coopératives, leur attribuant des licences d’exploitation à petite échelle pour formaliser le secteur.

Nere Emiko, fondateur et PDG de Kian Smith, ne regrette pas d’avoir misé sur le Nigéria. « Si nous sommes ici depuis si longtemps, tout n’est pas aussi sombre », a-t-il affirmé, en évoquant les perspectives d'investissement dans les 44 minéraux que compte le Nigéria.