Lutter contre la faim est l'«objectif central» de la présidence brésilienne du G20 assuré par Luiz Inácio Lula da Silva. Cet ancien ouvrier né dans une famille pauvre est l'initiateur de l'Alliance globale contre la faim et la pauvreté, lancée lundi, avec 82 pays signataires.
L’Alliance globale contre la faim et la pauvreté, lancée ce lundi sous l’impulsion de la présidence brésilienne du G20, constitue l’un des objectifs centraux de Luiz Inácio Lula da Silva, ancien ouvrier issu d’un milieu modeste.
Ce projet ambitieux, qui rassemble 82 pays signataires, s’inscrit dans une démarche mondiale de lutte contre la faim et les inégalités, réunissant au total 147 membres, dont l’Union européenne et l’Union africaine, ainsi que 24 organisations internationales, neuf institutions financières et 31 ONG.
En s’adressant aux dirigeants des plus grandes puissances économiques réunis pour le sommet du G20 à Rio de Janeiro, Lula n’a pas hésité à souligner la gravité de la situation : « Cette alliance naît au G20, mais elle est mondiale. Que ce sommet soit marqué par le courage d’agir. » Il a ajouté, avec force : « C’est à ceux qui sont autour de cette table qu’incombe la tâche urgente d’éradiquer cette plaie qui fait honte à l’humanité. »
Le défi que représente cette initiative est colossal, car, selon le dernier rapport de la FAO et d’autres agences onusiennes, 733 millions de personnes ont souffert de la faim en 2023, soit 9 % de la population mondiale. « La faim n’est pas due aux pénuries ou aux phénomènes naturels, elle est le fruit de décisions politiques qui perpétuent l’exclusion d’une grande partie de l’humanité », a insisté Lula, pointant du doigt les responsabilités humaines dans ce fléau.
L’objectif de l’Alliance est de venir en aide à un demi-million de personnes d’ici 2030, tout en donnant une dimension internationale à la lutte contre la faim et les inégalités. Cependant, la tâche s’avère complexe, d’autant plus que le nombre de personnes touchées par la faim ne cesse de croître. L’Alliance entend mobiliser des ressources financières et du savoir-faire, afin de répliquer les initiatives efficaces observées à l’échelle locale et de déployer des stratégies concrètes dans les zones les plus touchées.
« Ce n’est pas juste un autre forum de discussions, c’est un mécanisme pratique pour canaliser les connaissances et les financements d’une manière efficace, afin d’atteindre ceux qui en ont le plus besoin. », a précisé le ministre brésilien du Développement social, Wellington Dias.
De son côté, la Banque interaméricaine de développement (BID) a annoncé une contribution de 25 milliards de dollars pour financer des programmes de lutte contre la faim et la pauvreté entre 2025 et 2030.
Parmi les engagements déjà pris, l’Alliance met l’accent sur des actions concrètes, comme les programmes d’aide à la nutrition des enfants en bas âge, l’extension des cantines scolaires gratuites et le soutien aux petits exploitants agricoles. L’objectif est, par exemple, de porter à 150 millions le nombre d’enfants bénéficiant de repas gratuits dans les écoles des pays en développement d’ici 2030.
Le Nigeria, déjà leader en Afrique avec son programme de repas scolaires, s’est engagé à doubler le nombre d’enfants bénéficiaires, en se fournissant chez des petits agriculteurs locaux. L’Indonésie, pour sa part, lancera en janvier 2025 un nouveau programme de cantines gratuites, visant 78,3 millions d’enfants scolarisés d’ici 2029.
Toutefois, l’ONG Oxfam a souligné que cette alliance pourrait représenter un tournant, tout en appelant à une action urgente sur les effets dévastateurs du changement climatique sur les systèmes alimentaires du Sud global. En effet, si l’Alliance se veut un moteur de changement, elle doit aussi intégrer pleinement la dimension environnementale dans sa lutte contre la faim, un défi qui dépasse les seules frontières de l’action politique.
