Un accord a été finalement conclu en Azerbaïdjan. Il prévoit 300 milliards de dollars à débourser, d’ici 2035, par les pays développés aux pays les plus pauvres en vue d'atténuer l’impact du changement climatique.
Après deux semaines de négociations intenses, le sommet de l'ONU sur le climat, COP29, qui s'est tenu à Bakou en Azerbaïdjan, a débouché aux dernières heures du samedi 23 novembre sur un accord prévoyant un financement destiné aux pays en développement afin de lutter contre les effets du changement climatique et de s'y adapter.
L'accord, bien que salué par certains, a suscité des réactions mitigées. Les pays historiquement responsables des plus importantes émissions de gaz à effet de serre ont accepté de mobiliser 300 milliards de dollars par an d’ici 2035, un montant bien en deçà des attentes des nations en développement. En outre, l'accord fixe un objectif global de collecte de 1 300 milliards de dollars par an d'ici 2035, combinant des financements publics et privés, une somme que les experts estiment nécessaire pour contrer les effets du réchauffement climatique.
Initialement prévue pour se terminer vendredi, la conférence a été prolongée, près de 200 pays peinant à s’accorder sur les modalités de financement climatique pour la prochaine décennie. Cependant, le climat des négociations s’est envenimé lorsque des délégations représentant les pays en développement et les petits États insulaires ont quitté les discussions, dénonçant une tentative de certains pays producteurs de combustibles fossiles d’affaiblir l’accord.
Ces tensions rappellent les difficultés chroniques des négociations climatiques internationales, marquées par des divergences entre les responsabilités historiques des pays développés et les besoins criants des nations les plus vulnérables.
Un accord critiqué pour son manque d’ambition
L'engagement précédent de fournir 100 milliards de dollars par an aux pays les plus pauvres, initialement promis pour 2020 mais atteint avec deux ans de retard, devait expirer en 2025. L’accord de Bakou, bien qu’il représente une augmentation significative, n’a pas dissipé les frustrations des pays en développement, qui jugent ce financement insuffisant face à l’ampleur des défis climatiques.
Chandni Raina, représentante de l’Inde, a exprimé sa désillusion en rejetant le texte final :
« Nous sommes profondément déçus par un résultat qui illustre clairement la réticence des pays développés à assumer leurs responsabilités historiques. Ce document n’est qu’une illusion qui ne répond pas à la gravité de la crise climatique. »
De son côté, Evans Njewa, diplomate malawite et président du bloc des pays les moins avancés, a également regretté le manque d’ambition :
« Après tant d’années de discussions, cet objectif est loin de répondre à nos attentes. Il est inadéquat au regard des besoins réels. »
Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a, lui aussi, reconnu les limites de l’accord tout en appelant à des actions rapides et concrètes :
« J’espérais un résultat plus ambitieux. Néanmoins, cet accord constitue une base sur laquelle nous devons impérativement bâtir. Il est crucial que les engagements se traduisent rapidement en financements effectifs. »
La COP29, bien qu’elle ait permis d’avancer sur certains aspects, laisse entrevoir la persistance d’un fossé entre les ambitions affichées et les attentes des nations les plus vulnérables. Si cet accord marque un premier pas, les prochains sommets devront impérativement répondre avec plus de détermination et d’actions concrètes pour relever les défis du changement climatique.