tv whatsapp linkedin facebook twitter instagram
Sports Stars

La FIFA désigne les pays hôtes des Coupes du monde 2030 et 2034

fifa
fifa
Mamadou Ousmane
11/12/2024 à 10:20 , Mis à jour le 11/12/2024

Ce mercredi marque un tournant historique pour le football mondial. La FIFA organise un congrès virtuel exceptionnel au cours duquel seront officialisés les pays hôtes des Coupes du Monde 2030 et 2034. Bien que ces décisions requièrent un vote formel, l'issue ne fait guère de doute, les candidatures présélectionnées étant sans concurrence. Ce processus a été le fruit de négociations géopolitiques complexes ayant redéfini l'avenir du tournoi phare du football international.

La Coupe du Monde 2030 revêt une signification particulière, célébrant le centenaire de l'édition inaugurale de 1930 en Uruguay. Cette édition propose un modèle transcontinental inédit. Trois matchs d’ouverture, baptisés « Célébrations du Centenaire », auront lieu en Amérique du Sud, dans les pays fondateurs : Uruguay, Argentine et Paraguay. Le tournoi se poursuivra ensuite dans les principaux pays hôtes, à savoir l’Espagne, le Maroc et le Portugal, où se dérouleront les 101 autres rencontres, du 13 juin à la finale prévue le 21 juillet.

Cette structure a émergé après plusieurs rebondissements dans le paysage des candidatures. Initialement, les îles britanniques avaient exprimé leur intérêt avant de se tourner vers l’organisation de l’Euro 2028. Parallèlement, l’UEFA avait proposé une candidature Espagne-Portugal-Ukraine comme symbole de solidarité à la suite de l'invasion russe, mais l’Ukraine fut discrètement écartée lorsque le Maroc rejoignit la candidature ibérique.

Quant à la Coupe du Monde 2034, elle sera organisée par l'Arabie saoudite. L’absence de concurrence directe, suite au retrait de l’Australie et de l’Indonésie, ainsi qu’à la suspension des ambitions chinoises, a consolidé la position du royaume du Golfe. Ce dernier a lancé un programme ambitieux de construction de 12 nouveaux stades ultramodernes pour accueillir le format élargi à 48 équipes, complétant ses deux sites existants de 40 000 places.

Pour le Maroc, l’attribution de la co-organisation de l’édition 2030 représente une réalisation historique. Après cinq tentatives infructueuses étalées sur trois décennies (1994, 1998, 2006, 2010 et 2026), le royaume devient le deuxième pays africain à accueillir la compétition après l’Afrique du Sud en 2010. Cette victoire récompense une stratégie à long terme axée sur le développement des infrastructures sportives et la diplomatie sportive.

Le succès de l’équipe nationale marocaine lors de la Coupe du Monde 2022 au Qatar, atteignant les demi-finales, a également joué un rôle crucial. Le Maroc a renforcé son leadership en Afrique avec 44 partenariats conclus avec des fédérations africaines de football. Ces efforts illustrent une volonté de promouvoir un football continental inclusif et de positionner le pays comme un acteur clé dans le sport mondial.

Des infrastructures de pointe

La préparation du Maroc à accueillir l’événement repose sur une stratégie globale de développement. L’ambitieux projet du Stade Hassan II, près de Casablanca, incarne cette vision. Doté d'un budget de 480 millions d'euros, il deviendra le plus grand stade de football du monde avec une capacité de 115 000 places. Ce projet, évoqué comme site potentiel pour la finale, reflète l'engagement du Maroc à développer des infrastructures de classe mondiale.

Les villes hôtes – Rabat, Casablanca, Fès, Tanger, Marrakech et Agadir – bénéficieront également d'importants investissements, notamment dans l'extension des aéroports, l'amélioration du réseau routier et la construction d'hôtels. Ces développements contribueront non seulement au succès de l’événement, mais également à une croissance économique durable.

Malgré l'enthousiasme généré par ces annonces, des organisations telles qu’Amnesty International et Sports and Rights Alliance ont exprimé des préoccupations concernant les droits humains. Elles exhortent la FIFA à garantir des mesures pour protéger les travailleurs et à lutter contre la discrimination. Des défis environnementaux ont également été soulevés, notamment en raison de l'empreinte carbone des voyages transcontinentaux.

La Coupe du Monde 2030 incarne une volonté de rapprochement entre continents et cultures, tandis que celle de 2034 reflète l’émergence de nouvelles puissances sportives. Ces événements promettent de réunir des millions de passionnés autour d’un sport universel, tout en posant les jalons d'un héritage durable pour les pays hôtes.