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Conquêtes

Formation en Afrique. Cinq scénarios pour refaçonner l'avenir du continent

Formation et technologies vont de pair
Formation et technologies vont de pair
Rachid Beddaoui*
11/02/2025 à 13:34 , Mis à jour le 11/02/2025

Cette analyse prospective approfondit la réflexion sur la formation des jeunes en Afrique, comme élément essentiel dans le processus de développement du continent.

L'Afrique se trouve à un moment charnière de son histoire, confrontée à des défis d'une envergure inédite, tout en offrant des opportunités exceptionnelles. À l'horizon 2050, le continent comptera plus de 2,5 milliards d'habitants, un facteur démographique qui, certes, représente un potentiel considérable, mais expose également l'Afrique à des enjeux cruciaux en matière de développement économique, de stabilité sociale et de transformation politique. L'un des défis majeurs de cette évolution réside dans la formation d'une jeunesse pour que celle-ci soit capable de porter la croissance, l'industrialisation et l'intégration économique du continent.

Face à cette réalité, la question se pose sur la capacité de l'Afrique à transformer ce dynamisme démographique en un atout reposant sur un investissement massif et stratégique dans l'éducation et la formation. 

Dans un monde plus mondialisé que jamais, où la compétitivité et l'innovation sont devenues les moteurs fondamentaux de toute économie prospère, ces domaines ne peuvent plus être perçus comme de simples leviers de politique sociale ou économique. Ils constituent désormais des impératifs stratégiques pour toute nation aspirant à un développement durable et inclusif.

Dans ce contexte, le Maroc émerge comme un acteur clé, non seulement par sa position géographique stratégique, mais aussi grâce à la vision et à l'engagement de sa politique extérieure. Conscient de l'enjeu primordial que représente la formation des élites africaines, le Royaume, sous l'impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a entrepris la mise en place d'une coopération Sud-Sud axée sur des principes de solidarité et de développement partagé. Le Maroc a ainsi fait de la formation un axe central de sa diplomatie africaine. À travers des partenariats institutionnels solides, des bourses de formation adaptées et des programmes de formation professionnelle, le Royaume a activement contribué au renforcement des compétences des acteurs économiques et sociaux à travers le continent.

Cependant, au-delà du simple transfert de compétences et de savoir-faire, cette dynamique s'inscrit dans une stratégie beaucoup plus vaste et ambitieuse. En fournissant la formation au cœur de son dispositif de coopération, le Maroc ne se contente pas de répondre aux besoins immédiats de qualification. Il se positionne comme un catalyseur du changement structurel, en contribuant à la redéfinition des marchés du travail africains, à la structuration de secteurs stratégiques pour le développement du continent et à l'instauration de nouvelles dynamiques économiques. Cette approche vise à préparer l'Afrique à relever les défis d'un XXIe siècles marqués par la transformation numérique, la transition énergétique et les impératifs de durabilité.

Dans cette optique, la question centrale qui se pose est la suivante : dans quelle mesure le Maroc, en tant que pilier stratégique de la formation en Afrique, contribue-t-il à l'émergence d'un modèle de développement régional intégré et durable, et joue-t-il un rôle de catalyseur dans la refonte des structures économiques du continent ? 

Formation de nouvelle génération 

Depuis plusieurs années, le Maroc s'est imposé comme un acteur clé dans la formation des ressources humaines en Afrique, un rôle qu'il développe à travers une politique cohérente et ambitieuse axée sur un partenariat gagnant-gagnant. Cette position stratégique découle d'une volonté de participer activement au développement des capacités humaines et professionnelles à travers le continent, tout en consolidant son influence régionale et en contribuant au développement et à la prospérité des populations africaines.

Dans cette dynamique, et conscient des enjeux de développement humain et économique à l'échelle continentale, le Maroc s'affirme comme un acteur clé dans la formation des élites africaines, notamment à travers plusieurs initiatives stratégiques.

Au cœur de cette politique, les bourses d'études illustrent l'engagement du Royaume en faveur de l'éducation et du renforcement des compétences en Afrique. En 2022-2023, plus de 25.000 étudiants internationaux ont choisi de poursuivre leurs études au Maroc, dont 85 % sont originaires du continent africain. Ce chiffre, en progression de 25 % par rapport à 2017-2018, positionne le pays parmi les trois principales destinations africaines pour l'enseignement supérieur, aux côtés de l'Afrique du Sud (41 000 étudiants internationaux inscrits en 2019, majoritairement en provenance du Zimbabwe) et de l'Égypte (qui, selon l'UNESCO, accueille plus de 34 000 étudiants étrangers).

Cette attractivité croissante s'explique par la qualité de l'enseignement dispensé, ainsi que par des politiques publiques volontaristes visant à attirer et à faciliter l'intégration des étudiants étrangers.

L’une des caractéristiques notables de ce modèle réside dans la diversité géographique des étudiants qui choisissent le Maroc pour poursuivre leurs études. Parmi les principaux pays pourvoyeurs d’étudiants au Maroc, on retrouve le Gabon (2 914 étudiants), le Mali (1 985 étudiants), la Côte d’Ivoire (1 538 étudiants), le Sénégal (1 501 étudiants), la Mauritanie (1 451 étudiants), la Guinée (1 217 étudiants), et le Niger (1 046 étudiants) etc , (source : MESRI 2022-2023). Cette répartition géographique témoigne de l'impact croissant du Maroc sur le bassin francophone et, plus largement, sur l’ensemble du continent africain, consolidant ainsi sa position en tant qu’acteur éducatif majeur.

Au-delà de l’enseignement supérieur, la formation professionnelle constitue un autre pilier de l’action marocaine en Afrique. Depuis 2002, l’Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail (OFPPT) joue un rôle clé dans l’exportation du savoir-faire marocain en matière de formation technique et professionnelle. À travers plus de  94 accords-cadres et conventions spécifiques de coopération avec 35 pays africains, l’OFPPT soutient la mise à niveau des dispositifs de formation initiale et continue à l’échelle continentale. Dans ce cadre, l’OFPPT a apporté son expertise pour la création de 8 Centres de Formation Professionnelle dans des pays tels que le Mali, le Gabon, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Sénégal, Madagascar, le Nigéria, l’Éthiopie et la Guinée-Bissau. Ces centres, implantés dans des secteurs stratégiques tels que le BTP, l'Hôtellerie-Restauration, l'Entrepreneuriat, la Logistique, ainsi que l'Eau et l'Irrigation, visent à répondre aux besoins de développement des compétences professionnelles sur le continent africain.

Un autre volet stratégique du modèle marocain réside dans la formation des imams africains. Cette initiative, lancée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, vise à renforcer les liens de fraternité et de coopération religieuse avec plusieurs pays du continent. Depuis la création de l’Institut Mohammed VI pour la formation des imams en 2015 jusqu'à la fin de l'année 2022, un total de 2 798 étudiants, hommes et femmes, issus de neuf pays africains, ont bénéficié de cette formation. Cette approche permet non seulement d’assurer une transmission du savoir religieux basée sur les valeurs du juste milieu et de la tolérance, mais aussi de répondre aux attentes exprimées par plusieurs pays africains désireux d’un accompagnement marocain en matière de formation des cadres religieux.

En parallèle, le Maroc joue également un rôle central dans la formation des officiers africains. De plus en plus de pays du continent choisissent d’envoyer leurs cadres militaires et sécuritaires se former au sein des académies et écoles militaires marocaines. Cette coopération s’inscrit dans une vision plus large de stabilisation régionale et de renforcement des capacités des forces armées africaines, dans un cadre de coopération sécuritaire et stratégique. En accueillant ces futurs cadres militaires, le Maroc contribue ainsi au développement d’une expertise africaine en matière de défense et de gestion des crises sécuritaires.

Secteurs Stratégiques 

Dans le domaine de la formation, le Maroc, en tant qu’acteur clé en Afrique, a concentré ses efforts sur des secteurs stratégiques en pleine mutation afin de répondre aux besoins de croissance des économies africaines et soutenir leur développement. L’approche marocaine vise à combler le fossé des compétences dans des domaines clés tout en s’inscrivant dans une dynamique géopolitique où la formation devient un levier essentiel de coopération et de renforcement des capacités régionales. Grâce à des initiatives sectorielles ciblées, le Maroc participe activement à la transformation industrielle, énergétique et agricole du continent, en formant des compétences adaptées aux défis contemporains et en contribuant à l’émergence de nouvelles industries locales.

Le Royaume a fait des sciences et technologies un axe prioritaire de sa politique de formation. En réponse à la demande croissante d'innovation technologique et de main-d'œuvre qualifiée, il a mis en place des infrastructures éducatives de pointe, formant des professionnels dans des domaines essentiels tels que l’automatisme, la robotique, l'intelligence artificielle et les technologies de l'information. Un grand nombre d'étudiants africains au Maroc sont inscrits dans des filières technologiques, confirmant ainsi l'attractivité du pays dans ce secteur. L'Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), classée parmi les 500 meilleures universités au monde, s'est imposée comme un pôle d'excellence, attirant des talents de tout le continent, formés pour répondre aux défis technologiques contemporains. 

Dans le domaine de la formation aux énergies renouvelables, le Maroc s'impose comme un acteur de premier plan en développant des programmes spécialisés destinés aussi bien aux étudiants marocains qu'aux étudiants africains. Cette dynamique est soutenue par une production scientifique en constante progression : selon le CNRST, entre 2016 et 2020, le Royaume a publié 3 379 articles scientifiques sur les énergies renouvelables (données Scopus), se positionnant ainsi au 42ᵉ rang mondial en la matière. Par ailleurs, de nombreux étudiants africains bénéficient de formations dispensées par des institutions marocaines spécialisées, témoignant de l'importance stratégique de cette expertise pour le continent et renforçant la place du Maroc comme un acteur clé de la transition énergétique en Afrique.

Tout comme dans le secteur de l'énergie, le Maroc reconnaît également l'importance de la formation dans d'autres secteurs clés pour le développement durable de l'Afrique, notamment l'agriculture. L'agriculture reste le moteur de l'économie dans de nombreux pays africains, mais elle est encore confrontée à des défis liés à la modernisation et à la sécurité alimentaire. Conscient de cette réalité, le Royaume a concentré ses efforts sur la formation professionnelle en agro-technologie, en gestion des ressources naturelles et en sécurité alimentaire. L'Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II  et l’Ecole nationale d’agriculture en sont un exemple, en formant des ingénieurs agricoles et des chercheurs appelés à moderniser les pratiques agricoles en Afrique. Ces formations s’inscrivent directement dans les objectifs de développement durable du continent, notamment l'Objectif 2 des Nations Unies, visant à éliminer la faim et à assurer la sécurité alimentaire d'ici 2030. 

Un autre pilier clé de la formation au Maroc est celui des métiers techniques et industriels. L'industrie africaine souffre depuis longtemps d’un déficit de main-d’œuvre qualifiée, freinant l’essor des secteurs manufacturiers et technologiques. Pour combler cette lacune, le Maroc s’est imposé comme un hub industriel en Afrique en développant une stratégie de formation alignée sur les besoins des industries automobile et aéronautique.

Dans cette optique, des institutions telles que l’IFMIA et les écoles d’ingénieurs (EMI, ENSEM, ENSAM) forment des techniciens et ingénieurs spécialisés en production, maintenance et ingénierie, soutenant ainsi l’écosystème de constructeurs comme Renault, Stellantis et leurs fournisseurs. En aéronautique, des établissements comme l’IMA et l’AIAC, développent des compétences en assemblage, maintenance et ingénierie de pointe.

D’autres programmes spécialisés en maintenance industrielle, électricité et mécanique répondent aux besoins croissants du marché, attirant ainsi de nombreux étudiants africains en quête de compétences techniques. Ces formations sont essentielles pour le développement des infrastructures du continent et la création d'emplois durables, renforçant l'attractivité du Maroc, notamment dans les domaines de l'électrification et de l'innovation industrielle.

Dans ce contexte, le Maroc joue également un rôle clé en mobilisant des investissements stratégiques des entreprises marocaines et en concluant des partenariats avec des institutions africaines. Ce faisant, le Royaume stimule la création d'emplois, renforce l'intégration économique régionale et participe activement à la modernisation des infrastructures. Ces initiatives contribuent ainsi à améliorer la compétitivité du continent dans un environnement mondialisé.

Ce modèle marocain de formation et de développement économique, qui combine éducation, innovation et partenariats stratégiques, offre un cadre adapté aux défis et aux opportunités du continent. Il sert de modèle à d'autres pays africains, en leur offrant une voie pour répondre aux enjeux spécifiques de leurs marchés tout en renforçant leur compétitivité régionale. L'approche intégrée du Maroc, qui associe l'éducation, l'innovation technologique et les investissements dans les infrastructures, montre qu'une vision stratégique, axée sur les priorités économiques locales, peut transformer un pays en moteur de développement pour l'ensemble du continent.

(Re)Modélisation 

Le modèle marocain de développement des compétences et de structuration des marchés du travail en Afrique s’impose progressivement comme un référent stratégique pour de nombreux pays du continent. Cependant, ce modèle rencontre aussi des défis, notamment dans l’adaptation à l’évolution rapide du marché du travail et dans la nécessité d'élargir son impact à des zones géographiques encore insuffisamment couvertes. Malgré ces défis, le Maroc a démontré une capacité indéniable à transférer des compétences et à soutenir certains pays africains dans la modernisation de leurs économies, notamment à travers des partenariats stratégiques en matière de formation.

Toutefois, bien que ces succès soient nombreux, le Maroc doit faire face à des défis qui pourraient limiter l’impact de son modèle à long terme. Le principal défi réside dans la diversification des secteurs de formation pour mieux répondre aux évolutions technologiques rapides du marché du travail. Si des secteurs comme les énergies renouvelables et l’agriculture durable ont connu un développement significatif, le Maroc devra intensifier sa réponse aux nouveaux besoins émergents tels que l'intelligence artificielle, la cybersécurité ou encore l’économie numérique. Les statistiques montrent qu’à l’échelle mondiale, une large part des emplois de demain sera liée aux compétences numériques, comme en témoigne des initiatives telles que celle d'Amazon, qui vise à former 600 000 personnes aux compétences numériques d'ici 2030, notamment dans l'IA, la cybersécurité et le cloud. L’Afrique n’échappe pas à cette dynamique. Ainsi, pour anticiper ces évolutions et maintenir sa compétitivité, le Maroc devra investir davantage dans la formation aux nouvelles technologies.

Un autre défi majeur pour le Maroc réside dans la nécessité de développer davantage de clusters et de pôles de compétitivité réunissant entreprises, établissements de formation et de recherche. Cela permettrait au pays non seulement de promouvoir l’entrepreneuriat et  dynamiser l'innovation, mais aussi de répondre aux besoins spécifiques de secteurs clés tels que l'intelligence artificielle, les énergies renouvelables et la cybersécurité. 

Ces structures, en intégrant formation, recherche et entreprises, encourageraient une collaboration étroite entre le secteur public, les entreprises privées et les universités, facilitant ainsi la formation de talents directement adaptés aux exigences du marché africain. De plus, ces pôles pourraient attirer un nombre croissant d’étudiants africains et stagiaires, leur offrant un cadre d’apprentissage et de développement de compétences en adéquation avec les défis économiques du continent, tout en contribuant au transfert de savoir-faire essentiel pour les pays africains.

Un autre défi majeur réside dans l’extension du modèle marocain à des régions sous-développées ou confrontées à des crises chroniques, notamment les pays de la zone sahélienne. Bien que le Maroc ait réussi à établir des partenariats fructueux avec des pays comme la Côte d'Ivoire ou le Sénégal, l’impact de ces programmes reste encore limité dans des pays comme le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad. Dans ces pays, les conditions socio-économiques et politiques, marquées par l’instabilité et des difficultés d’accès aux zones rurales, freinent l'efficacité de ces initiatives. Par ailleurs, le manque d’opportunités professionnelles pour les jeunes constitue un frein supplémentaire à la pérennité des programmes marocains dans la région.

Cependant, l’Initiative Royale visant à faciliter l’accès des pays du Sahel à l’Océan Atlantique se présente comme une réponse stratégique aux défis existants. En plus de son volet infrastructurel, cette initiative se distingue par son approche humaine et sociale. Elle vise à mettre en place des projets de formation et d'accompagnement des compétences. Ces actions contribuent à renforcer les capacités humaines dans la région, et offrent ainsi une solution durable aux enjeux socio-économiques de la zone sahélienne.

En prenant en compte ces éléments, il devient crucial de se projeter dans l’avenir pour visualiser l’évolution de ces dynamiques. Quels scénarios émergeront de cette stratégie ambitieuse de formation et de coopération ? C’est à cette question que nous répondrons à travers plusieurs projections prospectives sur le rôle du Maroc en tant que moteur du développement africain, où la formation constitue un levier central pour une croissance inclusive et durable.

Scénarios

Dans un contexte marqué par des défis croissants liés à la mondialisation, aux évolutions technologiques rapides et aux enjeux socio-économiques complexes, plusieurs scénarios émergents pour l'avenir de la formation et du développement en Afrique. Ces perspectives ouvrent la voie à diverses trajectoires possibles pour le rôle du Maroc en tant que catalyseur du développement africain, en fonction de l'évolution des dynamiques de coopération, des réformes et des innovations technologiques à l'échelle continentale.

 

Une Afrique de l’innovation

Dans un futur proche, l'Afrique pourrait émerger comme un leader technologique grâce à une formation ciblée dans les domaines de l'intelligence artificielle et des nouvelles technologies. Si le Maroc continue de mettre l'accent sur la formation dans ces secteurs, le continent pourrait combler son retard et se positionner comme un centre d'innovation mondiale. Ce scénario entraînerait une réduction de la dépendance technologique et une industrialisation rapide des économies africaines.

Une Afrique de la durabilité  

L'Afrique, riche en ressources naturelles, pourrait devenir un acteur clé de la transition énergétique mondiale. Grâce à ces programmes de formation dans le secteur des énergies renouvelables, le Maroc pourrait aider les autres pays africains à développer leur autonomie énergétique, en particulier à travers l'exploitation des énergies solaires, éoliennes et hydroélectriques. Ce scénario offrirait une transition vers des énergies plus propres et plus durables pour le continent.

Une Afrique de la souveraineté 

La transformation de l’agriculture à travers l’agro-technologie pourrait permettre à l'Afrique de devenir autosuffisante sur le plan alimentaire. Le Maroc, avec son expertise dans l’agriculture durable et les technologies agricoles, pourrait non seulement moderniser son propre secteur, mais aussi aider d’autres pays africains à surmonter les défis de la sécurité alimentaire. À terme, ce scénario pourrait réduire la pauvreté rurale et positionner l'Afrique comme un leader mondial dans l'agriculture.

Une Afrique industrialisée 

L’industrialisation rapide est essentielle pour diversifier les économies africaines et créer des emplois durables. Le Maroc, grâce à ses programmes de formation dans l’industrie  tel que l’automobile, l’aéronautique etc, pourrait être un catalyseur de cette transformation, en formant des jeunes africains dans les métiers industriels. Ce scénario favoriserait une montée en compétences des populations locales, stimulerait l’essor des secteurs manufacturiers et renforcerait la compétitivité régionale.

Leadership

Le Maroc, en tant que leader dans la formation, pourrait également jouer un rôle clé dans la création de réseaux éducatifs régionaux qui renforcent les liens intra-africains. En formant une nouvelle génération de leaders et en facilitant l'échange de connaissances, le Maroc pourrait devenir un multiplicateur d’influence, non seulement dans le domaine de l'éducation, mais aussi dans l’intégration économique du continent. Ce scénario pourrait ainsi ouvrir la voie à une Afrique prospère, unie dans sa diversité et prête à relever les défis globaux avec une compétitivité renforcée.

 * Doctorant en Intelligence Économique et Veille Stratégique