En février 2025, le Mali a affiché le taux d’inflation le plus élevé au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), s’établissant à 8,3%, selon le bulletin mensuel des statistiques de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
Ce taux est en hausse par rapport à celui de 7,6 % enregistré en janvier 2025, bien au-dessus de la fourchette cible de la Banque centrale comprise entre 1% et 3%.
Selon le rapport de l’Indice harmonisé des prix à la consommation (IHPC) de l’UEMOA, cette hausse de l’inflation est due à l’augmentation des prix des « produits alimentaires et boissons non alcoolisées (8,2 %), du logement, de l’eau, de l’électricité, du gaz et autres combustibles (11,4 %), des services de restaurants et services d’hébergement (5,8 %), des services de soins personnels, protection sociale et biens divers (12,5 %) ainsi que des services d’information et communication (9,8 %) ».
L’économie malienne a été résiliente face aux différents chocs qu’a connus le pays, notamment le blocus maritime de la mer Rouge et la contraction des financements disponibles dans la région, selon le Fonds monétaire international (FMI). Cependant, ces chocs ont contribué à l’augmentation des coûts d’importation des biens essentiels tels que la nourriture, les engrais et les matériaux nécessaires pour soutenir les populations déplacées. A cela s’ajoute une situation sécuritaire préoccupante ainsi que les effets négatifs du changement climatique.
Par ailleurs, les sanctions imposées par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) après le coup d'État ont perturbé les échanges commerciaux entre les pays membres, augmentant les coûts des biens importés. Le Mali dépend fortement des importations pour des biens essentiels, ce qui le rend vulnérable aux fluctuations des prix internationaux. Au quatrième trimestre 2024, les coûts des importations des produits alimentaires ont enregistré une hausse s’établissant à 124 milliards FCFA (206,9 millions $) contre 116,9 milliards FCFA au trimestre précédent, selon l’Institut national de la statistique (Instat).
Au sein de la zone UEMOA, la Guinée-Bissau (5,8%) est le deuxième pays ayant enregistré le taux d’inflation le plus élevé tandis que le Bénin a enregistré le taux le plus bas (0,1%). L’inflation dans la communauté s’est établie à 2,1% en février 2025, en baisse de 0,4 point de pourcentage par rapport au mois précédent.
Cette situationest imputable à la baisse des prix des produits alimentaires ainsi qu’à une quasi baisse de la catégorie « restaurants et hôtels ». Cependant, les tarifs liés au secteur « communication » ont enregistré une hausse.