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Stevens Mokgalapa à Rabat : Un soutien sudafricain fort au plan marocain d’autonomie

Stevens Mokgalapa
Stevens Mokgalapa
Lilia Habboul - Images et Montage : Mohssine Lgataa
20/06/2025 à 19:22 , Mis à jour le 20/06/2025

À Rabat, une voix sud-africaine s’est élevée avec clarté et fermeté pour soutenir le plan marocain d’autonomie comme seule solution pour le règlement définitif de la question du Sahara marocain. Cette voix est celle de Stevens Mokgalapa, ancien maire de Tshwane (la capitale administrative d’Afrique du Sud) et ancien député de l’Assemblée nationale.

En déclarant publiquement son appui à la proposition marocaine, Mokgalapa rompt avec une position longtemps hégémonique dans la classe politique sud-africaine, historiquement acquise à la cause séparatiste du polisario.

Cette position marque un tournant symbolique et stratégique. Car Stevens Mokgalapa n’est pas un inconnu de la scène politique sud-africaine. Elle a été exprimée lors de la 9ᵉ édition de la conférence African Peace and Security Annual Conference (APSACO), organisée par le Policy Center for the New South et tenue à Rabat les 19 et 20 juin 2025. Placée sous le thème « L’Afrique face aux incertitudes mondiales », cette édition a réuni experts de haut niveau, chercheurs, décideurs politiques, diplomates, représentants d’organisations internationales et militaires autour d’un enjeu crucial : la construction collective et durable de la paix en Afrique, à l’épreuve des mutations du continent et des perturbations actuelles du monde.

Né le 9 avril 1977, Stevens Mokgalapa rejoint d’abord le Democratic Party en 1999, puis la Democratic Alliance (DA) en 2000. Il y gravit rapidement les échelons : membre exécutif régional, président de section, puis conseiller municipal à Tshwane dès décembre 2000. En 2006, il devient conseiller PR (proportionnel) et occupe plusieurs fonctions de stratégie au sein du caucus de la DA. Élu député en 2009, il siège pendant dix ans à l’Assemblée nationale, jusqu’à son élection à la tête de la municipalité de Tshwane en 2019.

C’est donc avec une solide légitimité que Stevens Mokgalapa choisit aujourd’hui d’apporter son appui explicite au plan d’autonomie proposé par le Maroc, qualifié par lui de « solution pragmatique, durable et en accord avec les aspirations de développement de la région ». Il salue également les efforts du Royaume pour bâtir une dynamique de paix dans le respect de la souveraineté nationale, tout en promouvant le développement économique du Sahara marocain.

Dans un pays comme l’Afrique du Sud, où l’appui au polisario fut longtemps dogmatique, ce positionnement marque un changement de ton décisif. Mokgalapa rappelle que de plus en plus de responsables africains, y compris en Afrique australe, reconnaissent la pertinence du plan marocain comme seule base sérieuse et crédible de règlement. Il appelle à une réévaluation des postures figées et souligne que la coopération Sud-Sud doit désormais primer sur les logiques idéologiques héritées de la guerre froide.

En choisissant Rabat pour exprimer ce soutien, Stevens Mokgalapa adresse un message clair : l’Afrique du Sud peut et doit réorienter sa politique étrangère dans un sens plus équilibré, en tenant compte des nouvelles réalités géopolitiques du continent. Son discours s’inscrit dans un mouvement plus large d’États africains qui renforcent leurs liens avec le Maroc, à travers la diplomatie économique, les investissements et une vision partagée de l’avenir.

Le soutien de Stevens Mokgalapa n’est pas isolé : il traduit une lente mais réelle évolution des mentalités au sein de l’élite politique sud-africaine. Il pourrait bien ouvrir la voie à une reconfiguration des alliances et des lectures autour de la question du Sahara marocain, au profit de la stabilité, du dialogue et du développement régional.