93,6 % des acteurs de l’industrie des centres de données en Afrique anticipent une croissance forte ou modérée du secteur durant les douze prochains mois, avec un taux de progression moyen anticipé de 17,5 %.

Selon un rapport publié par l’Association africaine des Data centers (Africa Data Centres Association/ADCA) en collaboration avec le cabinet Rising Advisory, des contraintes structurelles et opérationnelles persistantes empêchent cependant le secteur de prendre définitivement son envol.

Intitulé « Data centers in Africa : Where do decision makers see the sector heading? », le rapport se base sur une enquête réalisée entre avril et juin 2025 auprès de 31 dirigeants d’entreprises opérant dans l’industrie des Data centers sur le continent comme les opérateurs de centres de données, les fabricants d’équipements spécialisés et les sociétés actives dans le domaine de la conception et de la construction des centres de données.

22,6 % des dirigeants sondés prévoient une expansion marquée de l’industrie des Data centers, tandis que la majorité (71 %) s’attend à une croissance modérée, ce qui indique une trajectoire régulière plutôt que accélérée.

Aucun répondant n’anticipe de déclin, soulignant la confiance continue dans les fondamentaux du secteur. Ces chiffres traduisent un optimisme prudent façonné par des contraintes persistantes en matière d’infrastructures, de politiques publiques et d’investissement.

Optimisme mesuré 

Interrogées sur la probabilité que leur entreprise réalise un investissement en capital significatif au cours des douze prochains mois, une large majorité des dirigeants d’entreprises sondés opérant dans l’industrie des Data centers sur le continent  (77,4 %) ont déclaré que cela leur semblait « très probable » ou « probable ».

Ce niveau élevé d’intentions d’investissement témoigne d’une confiance soutenue dans les perspectives du marché.

A l’inverse, 3,2 % des répondants estiment un tel investissement « peu probable » ou « très peu probable », mais une part non négligeable (19,4%) adopte une position « neutre ».

Ce résultat suggère une certaine réserve, probablement liée à des incertitudes pesant sur le calendrier des projets, le cadre réglementaire ou encore l’accès au financement.

L’enquête révèle également une vision plutôt optimiste du climat actuel des affaires pour l’industrie des centres de données sur le continent.

En effet, 80,6 % des acteurs du secteur interrogés jugent le climat des affaires « très favorable » (29%) ou « plutôt favorable » (51,6%). 16,1 % adoptent une position neutre, tandis que 3,2 % estiment que le climat des affaires est « plutôt défavorable», reflétant un secteur en croissance, mais à un rythme inférieur aux attentes initiales.

Les principaux moteurs de croissance du marché des centres de données en Afrique qui ont été cités par les dirigeants sondés sont l’augmentation soutenue de la consommation de données et du taux de pénétration d’Internet, ainsi que la montée en puissance de la demande en services cloud. Les facteurs liés à l’offre ou au contexte réglementaire, tels que les politiques publiques, l’« edge computing » ou encore l’IA sont jugés de moindre importance à ce stade.

Sur un autre plan, les principaux défis rencontrés lors de l'expansion des infrastructures de centres de données en Afrique sont, dans l’ordre, la pénurie de professionnels qualifiés, le manque de fiabilité de l’approvisionnement en électricité et les incertitudes réglementaires, rapporte l’agence ecofin.