Quels qu’ils soient, les signes religieux feront bientôt leur retour dans les salles de classe au Sénégal. Le gouvernement en a décidé ainsi.
Le gouvernement sénégalais a décidé de ne plus autoriser les établissements scolaires à interdire le port de signes religieux tels que le voile, la croix ou des perles sacrées. Cette mesure a été annoncée par le Premier ministre Ousmane Sonko, qui avait déjà exprimé son désaccord avec ces interdictions, en particulier celles appliquées par certaines écoles catholiques.
"Certaines choses ne peuvent plus être tolérées dans ce pays. En Europe, ils nous parlent constamment de leur modèle de vie et de style, mais cela leur appartient. Au Sénégal, nous ne permettrons plus à certaines écoles d’interdire le port du voile", avait déclaré le chef du gouvernement sénégalais en août dernier.
Un arrêté publié récemment précise que les écoles doivent respecter les croyances religieuses des élèves, tant que cela n’entrave pas leur identification dans les classes et lors des activités pédagogiques. Le texte souligne que les élèves doivent participer aux activités obligatoires, sauf si des dispenses justifiées sont accordées.
Le ministre sénégalais de l'Education nationale s'en félicite à travers lors de cette visite à une école catholique.
Lors d'une cérémonie honorant les meilleurs élèves du pays, Ousmane Sonko a affirmé que certaines pratiques ne seraient plus tolérées au Sénégal, évoquant un modèle de laïcité français qu'il ne souhaite pas reproduire. Ce discours a suscité des réactions, notamment de la part du Conseil national du Laïcat, qui représente les mouvements catholiques au Sénégal, certains accusant le gouvernement de cibler les écoles catholiques.
Les controverses concernant le port du voile ne sont pas nouvelles au Sénégal. En 2019, par exemple, 22 lycéennes musulmanes avaient été refoulées d'une école catholique réputée, l'Institution Sainte-Jeanne-d'Arc, avant d'être réadmises suite à des négociations impliquant l'État et le Vatican. Cette situation met en lumière les tensions existantes autour de la liberté religieuse et de la laïcité dans le pays, majoritairement musulman. Ce genre de décision devient désormais illégal.