Evelyn Garwe, du collège d’agriculture durable et des sciences environnementales à l'UM6P, met l’accent sur l'implication croissante des femmes rurales dans l'agriculture au Zimbabwe. Elle exprime également le souhait de renforcer la collaboration entre les services agricoles d'Al Moutmir et ceux du Zimbabwe pour favoriser un développement durable partagé.

« Au Zimbabwe, les femmes rurales prennent de plus en plus de place dans le secteur agricole, et c'est une évolution encourageante », affirme Evelyn Garwe du collège d’agriculture durable et des sciences environnementales à l'UM6P. Elle ajoute que le paysage agricole est en pleine transformation, avec l'émergence de jeunes femmes, mais aussi d'hommes, investis dans ce domaine.

Une agriculture en pleine transformation

Au Zimbabwe, l’agriculture, pilier de l'économie nationale, a subi des transformations majeures ces dernières décennies. Evelyn Garwe explique que la réforme agraire, qui a permis la redistribution des terres aux populations rurales, a fait émerger une nouvelle génération d'agriculteurs, incluant de plus en plus de femmes et de jeunes. « L'agriculture n'est plus l'apanage des hommes, les femmes rurales jouent désormais un rôle central dans cette dynamique », précise-t-elle.

Après la réforme agraire qui a redistribué les terres aux populations rurales, une nouvelle génération d'agriculteurs, comprenant un nombre croissant de femmes, a vu le jour. Cependant, malgré leur contribution essentielle, ces femmes continuent de faire face à des défis majeurs, notamment en matière d'accès aux terres, aux financements, et aux technologies modernes. Garwe, qui a travaillé avec des femmes rurales, reconnaît les difficultés persistantes, notamment dans l'élevage laitier, un secteur auquel elle est particulièrement attachée.

Les femmes face aux défis climatiques

Face aux défis climatiques, le Zimbabwe reste résilient. Après plusieurs années de sécheresse, les agricultrices continuent de montrer une remarquable adaptation, adoptant des techniques d’agriculture de conservation, avec environ 30 % d'entre elles engagées dans ces pratiques. Un projet ambitieux a été mis en place pour soutenir les initiatives agricoles durables, et Garwe note que ce soutien a été crucial pour maintenir la sécurité alimentaire du pays.

Le gouvernement zimbabwéen a lancé un programme ambitieux pour financer les initiatives d’agriculture de conservation, en mettant un accent particulier sur les femmes. Selon Evelyn Garwe, « ce programme a permis à de nombreuses femmes rurales de bénéficier d’un soutien direct et de s’engager dans des pratiques agricoles durables, malgré la persistance de la sécheresse ». Elle ajoute que « cet appui a joué un rôle crucial dans la préservation de la sécurité alimentaire du pays durant cette période de crise climatique ».

Un avenir prometteur pour les femmes rurales

Pour elle, l’avenir est prometteur pour les femmes rurales. Elle appelle à une coopération plus forte entre les services de vulgarisation agricole du Zimbabwe et des initiatives telles qu’Al Moutmir, espérant un échange d’expériences pour améliorer la résilience des deux pays. « Une telle collaboration serait une opportunité précieuse pour partager des savoirs et renforcer notre résilience commune », conclut-elle.