À mesure que la campagne électorale s’intensifie au Ghana, John Dramani Mahama semble avoir un léger avantage sur son rival, en particulier en raison de son expérience en tant qu’ancien président. Mais le duel s’annonce palpitant.
Le Ghana se prépare à un scrutin présidentiel décisif, prévu en décembre. Les électeurs devront choisir entre Mahamudu Bawumia, du Nouveau Parti Patriotique (NPP) au pouvoir, et le candidat du Congrès National Démocratique (NDC), John Dramani Mahama. Dans un contexte économique difficile et avec des attentes élevées, les deux prétendants ont fait part de leurs priorités respectives, chacun cherchant à répondre aux préoccupations les plus pressantes de la population ghanéenne. Alors que Mahama, ancien président et chef de l’opposition, semble bien placé pour décrocher la victoire, plusieurs enjeux déterminants influenceront le choix des électeurs.
La question du chômage, en particulier chez les jeunes, domine les préoccupations des électeurs. Selon les derniers sondages menés par Afrobarometer et Global InfoAnalytics, 41 % des Ghanéens jugent la création d’emplois comme la priorité numéro un. Une statistique confirmée par le NCCE qui souligne la frustration des jeunes âgés de 20 à 39 ans face à la rareté des opportunités d’emploi.
En effet, malgré les initiatives de l'administration Bawumia, telles que le programme "Un district, une usine", qui visent à stimuler l'emploi local, les résultats restent jugés insuffisants par une large part de la population.
De son côté, John Dramani Mahama, fort de son expérience passée, a promis d'intensifier les efforts pour offrir de nouveaux programmes d'emploi, notamment dans les secteurs industriels et agricoles. À travers son discours, il cherche à capter l'attention des jeunes qui représentent une force électorale déterminante.
La question des infrastructures, et en particulier des routes, constitue un autre axe essentiel de cette campagne. D’après les résultats d'Afrobarometer, 38 % des répondants estiment que l'amélioration des infrastructures routières devrait être une priorité. En réponse à cette demande, Mahama a fait part de son intention de redévelopper les infrastructures existantes, notamment dans les zones rurales, qui souffrent d’une dégradation inquiétante.
Bawumia, quant à lui, défend le bilan de son gouvernement en matière d’infrastructures, mettant en avant plusieurs projets en cours destinés à renforcer la connectivité et soutenir la croissance économique du pays. Néanmoins, ces projets restent sous l’œil critique de l'opposition, qui considère qu’ils sont insuffisants face à l'ampleur des besoins, particulièrement en milieu rural.
Le point d'achoppement
L’économie reste le sujet le plus sensible de cette campagne. Avec une inflation galopante, une chute de la valeur du cedi et une insécurité économique qui frappe particulièrement les classes populaires, 74 % des Ghanéens expriment leur insatisfaction quant à la gestion économique du gouvernement actuel, selon Global InfoAnalytics.
Mahama s'attaque directement à cette problématique en promettant des réformes fiscales ambitieuses pour alléger la pression sur les citoyens, en particulier les femmes, qui souffrent particulièrement de la hausse des prix.
Bawumia, de son côté, met en avant ses efforts pour stabiliser la monnaie et redresser l’économie, mais les critiques sont vives, notamment sur l’efficacité de ses mesures à court terme. Dans ce contexte, la gestion de la crise économique pourrait bien être le facteur décisif du scrutin. Les électeurs sont en quête de solutions tangibles pour redresser la situation et restaurer la stabilité financière du pays.
À première vue, John Dramani Mahama semble avoir un léger avantage sur son rival, en particulier en raison de son expérience en tant qu’ancien président et de son approche pragmatique des problèmes du pays. Il s’oppose fermement à la gestion actuelle et propose un programme qui met l’accent sur les services sociaux, l’amélioration des infrastructures et la réduction des inégalités économiques. Ses promesses de réformes en matière d’emplois, de santé et d’éducation ont trouvé un écho favorable auprès d’une population en quête de changement.
Cependant, Bawumia n’a pas dit son dernier mot et reste déterminé à défendre son bilan. L’issue de cette élection sera donc influencée par la capacité des deux candidats à répondre de manière concrète et efficace aux attentes des électeurs sur ces enjeux clés.