Les échanges économiques entre la Russie et le continent africain enregistrent un bon significatif. Cependant, cette dynamique reste en deçà des objectifs.
En chiffres, les échanges bilatéraux entre la Russie et l'Afrique se sont élevés à 24,5 milliards de dollars en 2023, a annoncé Dmitry Volvach, vice-ministre russe du Développement économique, lors de la conférence ministérielle Russie-Afrique organisée récemment à Sotchi. Il a également souligné une croissance de 18,5 % au cours des huit premiers mois de 2024, portant les échanges à 18,6 milliards de dollars pour cette période. La progression a été de 37% en 2023 par rapport à 2022.
Les exportations russes vers l’Afrique ont connu une augmentation impressionnante de 43 % en 2023, tandis que les importations en provenance du continent n’ont progressé que de 8,6 %. Cette asymétrie structurelle se reflète également dans la nature des échanges. Dmitry Volvach a précisé que près de 90 % des exportations russes vers l’Afrique sont constituées de matières premières, notamment le pétrole, les produits pétroliers, le blé et divers métaux. De leur côté, les importations africaines, bien que plus modestes, se composent principalement de produits agricoles tels que les fruits, les noix, le cacao et le café.
L’Égypte, l’Algérie, le Kenya et la Libye se démarquent comme les principaux partenaires commerciaux de la Russie sur le continent en 2023, confirmant leur rôle stratégique dans les échanges bilatéraux.
Reconnaissant le déséquilibre persistant entre les exportations et les importations, Moscou affirme travailler à une meilleure parité. « Ce rééquilibrage est dans l’intérêt de toutes les parties. Il permettra non seulement de stimuler les ventes des partenaires africains, mais aussi d’optimiser les conditions pour les entreprises de transport et de logistique, aujourd’hui essentiellement sollicitées dans une seule direction », a déclaré M. Volvach.
Des objectifs encore lointains
Malgré cette dynamique de croissance, les ambitions initiales affichées par la Russie restent largement hors de portée. En 2019, lors du premier sommet Russie-Afrique, Vladimir Poutine avait annoncé son intention de doubler les échanges commerciaux avec le continent par rapport aux niveaux de 2018, pour atteindre 40 milliards de dollars d’ici 2024. Or, les chiffres actuels révèlent un écart significatif par rapport à ces projections.
Cette situation met en lumière les défis structurels qui freinent l’expansion économique entre la Russie et l’Afrique, mais aussi les opportunités que représente ce partenariat stratégique. Avec l’objectif affiché de doubler les échanges d’ici 2030, Moscou devra redoubler d’efforts pour répondre aux attentes des milieux d’affaires africains et russes, et transformer les relations commerciales en un véritable levier de croissance partagée.
En dépit des difficultés, l’intérêt mutuel pour le développement du commerce bilatéral, soutenu par des échanges croissants, témoigne d’un potentiel qui pourrait encore être pleinement exploité dans les années à venir.