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Bakou : La COP29 déçoit les pays en développement

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Mamadou Ousmane
25/11/2024 à 14:35 , Mis à jour le 26/11/2024

Les pays en développement dénoncent l’asymétrie des engagements climatiques. Le financement de 300 milliards de dollars destiné à soutenir les nations les plus vulnérables est jugé insuffisant.

Lors de la COP29, tenue à Bakou, les pays participants ont convenu d’un accord prévoyant un financement annuel de 300 milliards de dollars destiné à soutenir les nations les plus vulnérables face aux impacts du changement climatique. Si cette annonce marque une avancée par rapport aux engagements passés, elle n’a toutefois pas dissipé les frustrations des pays en développement, qui estiment ce montant bien en deçà des besoins réels pour faire face à la crise climatique. 

L’accord, présenté comme une étape cruciale dans la lutte contre le réchauffement climatique, intervient alors que 2024 s’annonce comme l’année la plus chaude jamais enregistrée. En théorie, ce financement global vise à remplacer l’engagement précédent de 100 milliards de dollars par an, atteint tardivement en 2022 et expirant en 2025. Toutefois, nombre de représentants des pays du Sud global ont exprimé leur désillusion, dénonçant une asymétrie criante entre les discours des grandes puissances et leurs actes. 

Chandni Raina, déléguée de l’Inde, a qualifié l’accord d’« illusion d’optique », affirmant qu’il ne reflète pas l’ampleur de la menace climatique. De son côté, Tina Stege, envoyée des Îles Marshall, a souligné que cet engagement financier représente une infime fraction des fonds nécessaires pour protéger les nations vulnérables. Ces critiques rappellent la disproportion entre les besoins des pays pauvres, confrontés aux effets directs des dérèglements climatiques, et la réponse, jugée trop timorée, des pays riches. 

Malgré les efforts du commissaire aux changements climatiques de l’ONU, Simon Stiell, pour défendre cet accord comme une « assurance pour l’humanité », le texte ne parvient pas à masquer les fractures entre Nord et Sud. L’absence de mécanismes clairs pour accélérer la transition énergétique, réduire l’utilisation des énergies fossiles ou encore développer massivement les énergies renouvelables constitue un point d’achoppement majeur. 

Les discussions, marquées par des prolongations laborieuses, ont également vu plusieurs délégués de nations insulaires quitter la table en signe de protestation. Ces départs traduisent le sentiment grandissant que les préoccupations des pays les plus exposés aux aléas climatiques restent marginalisées. 

Les pays riches au banc des accusés 

Les pays développés, considérés comme les principaux émetteurs historiques de gaz à effet de serre, sont pointés du doigt pour leur lenteur à honorer leurs engagements financiers et technologiques. Alors que certains États insistent sur la nécessité de lever jusqu’à 1 300 milliards de dollars par an d’ici 2035 pour répondre aux défis climatiques, les contributions concrètes tardent à se concrétiser. 

L’incertitude autour de l’implication des États-Unis aggrave encore cette situation. Le retour de Donald Trump à la présidence, accompagné de promesses de retrait des initiatives internationales sur le climat, laisse planer le doute sur la pérennité des financements américains. 

Malgré ces signaux, l’objectif de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels semble de plus en plus hors de portée. Les prévisions actuelles indiquent un réchauffement pouvant atteindre 3,1 °C d’ici la fin du siècle, alimenté par des émissions persistantes et une dépendance accrue aux combustibles fossiles.