Les échéances de remboursement prévues pour 2025 représentent un enjeu considérable, notamment en raison de l’essoufflement des recettes pétrolières, autrefois la principale source de revenus du Gabon. Ce pays a besoin d'appui.
En proie à des défis économiques majeurs, le Gabon s’achemine vers une année 2025, marquée par d’importantes échéances de remboursement de sa dette souveraine. Face à ce mur financier, le pays a intensifié ses efforts pour redresser ses finances publiques en s’attachant les services de grandes institutions financières internationales. Depuis le début de l’année, Rothschild, la banque parisienne renommée, Citi, géant bancaire américain, et Tidjane Thiam, ancien PDG de Credit Suisse, conseillent Libreville dans la gestion de sa crise budgétaire.
En juillet dernier, la nomination de Rothschild comme conseiller financier principal pour les affaires publiques du Gabon a marqué une étape stratégique. La banque a notamment supervisé l’opération de rachat partiel des euro-obligations gabonaises, une initiative visant à restructurer une dette devenue de plus en plus pesante. Cette opération s’inscrit dans un contexte où les obligations souveraines du Gabon figurent parmi les moins performantes du continent africain, un indicateur inquiétant qui reflète la fragilité économique du pays.
Aux côtés de Rothschild, Citi et Tidjane Thiam jouent également un rôle clé dans la tentative de rétablissement budgétaire. Leurs missions vont bien au-delà de simples conseils financiers, englobant des négociations complexes avec les créanciers internationaux et la conception de solutions viables pour stabiliser les comptes publics.
Le Gabon traverse une période de bouleversements multiples. Le coup d’État d’août 2023, qui a renversé le précédent régime, a plongé le pays dans une transition politique fragile. Bien que la nouvelle administration ait promis des réformes ambitieuses, elle peine à instaurer un climat de confiance auprès des investisseurs. Cette incertitude politique, combinée à des échéances financières imminentes, alourdit la pression sur les autorités gabonaises.
Par ailleurs, l’absence d’un programme d’aide avec le Fonds monétaire international (FMI) renforce les inquiétudes. Traditionnellement, un accord avec le FMI offre aux marchés un gage de discipline budgétaire et de réformes structurelles. En son absence, le Gabon doit compter sur ses propres moyens et sur le soutien de ses partenaires financiers pour éviter une crise de liquidité.
La dette publique du Gabon, bien que relativement stable au regard des normes régionales, est particulièrement exposée aux fluctuations des marchés internationaux.
Dans le même temps, le Gabon accumule des arriérés envers des institutions majeures comme la Banque mondiale. Ces retards, qui traduisent une gestion budgétaire déficiente, aggravent les craintes des investisseurs quant à la capacité du pays à respecter ses engagements financiers. La question des arriérés met également en lumière la nécessité d’une réforme en profondeur des finances publiques pour éviter un isolement financier.
Malgré la gravité de la situation, la mobilisation d’experts financiers de renommée mondiale laisse entrevoir une lueur d’espoir. Rothschild, fort de son expertise en restructuration de dettes souveraines, apporte une crédibilité essentielle dans les négociations internationales. De son côté, Tidjane Thiam, reconnu pour sa maîtrise des marchés financiers, pourrait jouer un rôle déterminant dans la recherche de solutions innovantes et adaptées aux réalités gabonaises. Enfin, Citi, avec son réseau mondial, ouvre des perspectives de financement inédites pour le pays.