La nuit du 8 janvier a été sanglante dans la capitale tchadienne, après une «attaque armée» survenue à quelques pas du palais présidentiel et peu de temps après la rencontre entre le président Déby et le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi.
Différentes rumeurs circulaient depuis la nuit d’hier quand des témoins oculaires avaient rapporté des échanges de tirs, ayant duré près d’une heure, entre un groupe d’hommes armés et des gardes, qui étaient en service, devant le palais présidentiel en plein centre de N’Djamena. Des séquences vidéos ont été ensuite partagées sur les réseaux sociaux. Elles auraient été filmées par les militaires à l'entrée de la présidence et montraient des forces de sécurité tchadiennes circulant entre de nombreux cadavres ensanglantés étendus sur un sol jonché de tâches de sang. D'autres, tous des jeunes en civil, sont montrés vivants et assis au sol, ligotés.
Pour calmer les esprits, gouvernement et procureur de la république ont communiqué officiellement sur ce qu’il s’était passé.
Selon le porte-parole du gouvernement, Abderaman Koulamallah, 24 personnes habillées en civil, munies d’armes à feu et d’armes blanches ont attaqué des gardes du palais présidentiel, avant d'être rapidement neutralisé. Les assaillants ont été décrits comme étant «un ramassis de pieds nickelés, drogués et alcoolisés».
Bilan officiel déclaré (mis à jour ce jeudi) : 18 morts et 6 blessés chez les assaillants, et du côté de la présidence deux gardes ont été tués et cinq autres ont été blessés.
Ces chiffres ont été publiés, ce jeudi 9 janvier, par le procureur de la République tchadienne. Oumar Mahamat Kedelaye précise que les 24 assaillants avaient simule une panne de leur véhicule avant de perpétrer leur attaque en essayant de pénétrer à l’intérieur du palais présidentiel.
«La situation est totalement maîtrisée. (...) Toute cette tentative de déstabilisation a été éradiquée», affirmé Koulamallah en milieu de soirée dans cette vidéo publiée sur Facebook depuis le palais présidentiel.
Interrogé ensuite sur la télévision nationale, le porte-parole du gouvernement a estimé que l'attaque n'était «probablement pas terroriste».
Le chef de l'Etat, Mahamat Idriss Déby Itno, se trouvait au palais au moment de l'attaque, a indiqué à l'AFP Koulamallah, sans plus de précisions. Il ne s'est pas exprimé publiquement à ce stade.
«Les Tchadiens peuvent dormir sur leurs deux oreilles, notre pays est bien gardé quand même, félicitations aux forces de défense et de sécurité !», avait conclu le porte-parole à la télévision nationale en fin de soirée.
Cette «attaque» est survenue peu de temps après la visite du chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, à N’Djamena où il a rencontré le président Déby à son palais présidentiel.