L’ex-épouse de Laurent Gbagbo, Simone Ehivet, 75 ans, présidente de la formation politique dite « Mouvement des Générations Capables » (MGC) a été investie, samedi à Moosou près d’Abidjan, candidate à la prochaine Présidentielle prévue en 2025 en Côte d’Ivoire. Cette candidature densifie le flou qui entour la présidentielle ivoirienne.

Simone Ehivet qui a été désignée par son parti politique a promis, lors d’une allocution prononcée lors de la première convention de cette formation politique, à construire une version nouvelle et améliorée de son pays.

«J’ai accepté d’être candidate à l’élection présidentielle d’octobre 2025 parce que je crois profondément que chaque Ivoirien, quelle que soit sa condition, est capable, s’il le veut vraiment, de transcender toutes les sortes d’épreuves pour rêver, pour créer, pour bâtir et pour réussir », a-t-elle déclaré.

Avec le MGC, créé il y a deux ans, Simone Ehivet compte une fois accéder à la magistrature suprême de la Côte d’Ivoire, faire de la réconciliation nationale à travers l’amnistie, la souveraineté alimentaire, l’industrialisation ou encore l’instauration du service militaire et civique obligatoires, son cheval de bataille.

«Je voudrais vous faire une offre audacieuse : celle de construire une Côte d’Ivoire totalement transformée, modernisée et prospère, dans une Afrique décomplexée, développée, équipée, incontournable, forte et respectée de tous », a-t-elle ajouté.

Simone Ehivet a été arrêtée en même temps que son mari en avril 2011, à l’issue de la crise post-électorale qui avait fait quelque 3.000 morts.

Elle a été condamnée en 2015 en Côte d’Ivoire à 20 ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’Etat » avant de bénéficier d’une amnistie en 2018 au nom de la réconciliation nationale.

Sur le plan personnel, son divorce avec Laurent Gbagbo, initié en 2021 après le retour de ce dernier à Abidjan et officialisé en 2023, a marqué une rupture symbolique dans une alliance autrefois perçue comme inséparable.  

L’élection présidentielle de 2025, à laquelle se présentent déjà d’autres figures emblématiques, s’inscrit dans un contexte de forte polarisation. Outre Simone Gbagbo, plusieurs candidats ont déjà annoncé leur intention de briguer la magistrature suprême, notamment Laurent Gbagbo, malgré son inéligibilité actuelle en raison d’une condamnation à 20 ans de prison pour des faits liés à la crise de 2010-2011.  

Un climat politique sous pression 

L’annonce de Simone Ehivet Gbagbo intervient dans un contexte de précarité politique, où les blessures des crises passées restent vives. La Côte d’Ivoire peine encore à panser les cicatrices de la guerre civile et des divisions ethniques et politiques qui l’ont traversée. Les critiques sur la concentration du pouvoir, les défis économiques et les difficultés liées à une véritable réconciliation nationale alimentent les incertitudes.  

La candidature de l’ancienne Première dame se veut porteuse d’un message d’espoir et de transformation. Simone Gbagbo a appelé à la construction d’une « grande nation ivoirienne réconciliée, forte, pleine de justice et d’équité ». Pourtant, les observateurs notent que son passé et sa proximité avec des épisodes controversés de l’histoire récente du pays pourraient peser sur sa capacité à rassembler au-delà de son cercle d’alliés fidèles.  

Alors que Simone Ehivet Gbagbo se présente comme une alternative pour une Côte d’Ivoire moderne et réconciliée, le chemin vers cette ambition s’annonce semé d’embûches. L’enjeu dépasse sa candidature : il s’agit de déterminer si la nation pourra enfin tourner la page des divisions pour embrasser un avenir de stabilité et de prospérité partagée.